Le pont des espions : Spielberg au plus haut

Publié le 01 décembre 2015 par Toulouseweb

Spielberg... l’un des derniers grands cinéastes classiques, avec Martin Scorcese, l’un de ceux dont on reconnaît tout de suite le style dès les premières séquences... Que ce soit au cinéma, à la télé ou sur une tablette, toute la planète (tous âges confondus) a vu au moins « Les dents de la mer », ou un « Indiana Jones », voire un « Jurassic Park », pour ne parler que de ses films qui ont le plus « scoré » au box-office.
Spielberg a abordé tous les thèmes, au cinéma... L’aventure, la SF, le film de genre, le film de guerre il est même allé vers des films plus intimistes, tels que « La couleur pourpre » on pourrait résumer son cinéma en disant « des idées humanistes, servies par une mise en scène efficace, pour parler au plus grand nombre ». Et cela donne, par exemple, « La liste de Schindler », contenant des scènes qui ont révolté certains critiques tendance « les Cahiers du Cinéma ». Mais qui n’a pas été ému aux larmes à la fin du film ?
Ici, il se colle au film d’espionnage, et nous conte l’histoire vraie d’un échange d’espions au cœur de la Guerre Froide, en 1960 : l’affaire Powers-Abel ... Nous suivons parallèlement (remarquable montage alterné) les activités de l’espion soviétique à Brooklyn, et la mission du pilote américain allant, pour le compte de la CIA, photographier certains sites sensibles d’Union soviétique, avant d’être abattu. Mais, en fait, le sujet principal du film réside dans les efforts d’un avocat américain (interprété formidablement par Tom Hanks) pour négocier l’échange d’espions, avec une troisième personne en jeu, ce qui complique la tractation.
Evidemment, nous sommes à des années-lumière de l’univers « James Bond », et de son dernier opus, « Spectre », dont je vous parlais il y a peu. Nous sommes plutôt dans celui des romans de John Le Carré, du côté de « L’espion qui venait du froid ». A cet égard, la reconstitution du Berlin des années 60 est époustouflante, les tensions entre les allemands de l’Est et les russes sont finement abordées, et, par-dessus tout cela, le froid, le froid glacial, nous pénètre jusque dans notre fauteuil de cinéma.
Brillamment interprété, sans aucune baisse de rythme, scénarisé avec l’aide très efficace des frères Coen, ce film bénéficie en France de deux semaines de tranquillité pour s’installer dans votre salle de cinéma préférée, avant la déferlante « Star Wars ». Ne le ratez pas, c’est du beau cinéma, c’est du grand cinéma, qui nous fait du bien, et qui tombe bien, en ce moment...
christian.seveillac@orange.fr