Le Havre se prête jusqu'au 30 juin aux surprises de sa biennale d'art contemporain. Les riverains pourront ainsi découvrir des poubelles calcinées dans des cabines téléphoniques (cela changera des voitures brûlées), une muqueuse grossie mille fois devenant une fournée de boulanger, des champignons dans une galerie des glaces.
Cette biennale rassemble une cinquantaine d'artistes dont les productions sont disséminées dans les rues, les places et les bâtiments publics de la ville. Ari Sebag, directeur général des casinos Partouche qui organisent et financent la manifestation, explique doctement :
"Nous voulons donner du sens à nos actions artistiques [sic], les assumer, les faire reconnaître, et dans le même temps être reconnus à notre tour [!] comme des acteurs incontournables [!!] de la vie sociale".
Cet «art contemporain» ne signifie pas l'art d'aujourd'hui. C'est un label qui estampille l'art conceptuel promu et financé par le réseau international des grandes institutions financières et culturelles et, en France, par l'Etat. Or, la présentation officielle quasi exclusive de cet «art comtemporain» occulte une abondance créative : l'art dit «caché». Face à cet art officiel, il existe bien un «art caché» que l’on peut définir comme la suite de l’art. Il est caché dans la mesure où ceux qui font la loi dans le monde de l’art lui dénient le droit d’exister.