Robinhood veut devenir le Facebook du trading

Publié le 01 décembre 2015 par Patriceb @cestpasmonidee
Le trublion du trading a encore frappé ! Non content d'offrir sa propre solution [iTunes] mobile entièrement gratuite, Robinhood propose désormais à d'autres acteurs de l'intégrer dans leurs applications, toujours sans frais. Les premiers à saisir l'opportunité comportent quelques noms connus : Quantopian, StockTwits…
Pour la jeune pousse, les partenariats ont toujours été à l'ordre du jour dans sa feuille de route. Cependant, l'idée initiale de faire reposer le modèle économique sur ces collaborations externes semble être passée au second plan (même si une version payante n'est pas totalement exclue). La stratégie est maintenant axée sur le développement de la base d'utilisateurs, directs ou indirects, ce qui justifie également une extension géographique à venir (qui commencera par l'Australie, prochainement).
Afin de satisfaire ses ambitions, Robinhood n'hésite donc pas à mettre en œuvre des moyens radicaux. Si sa première approche de transactions gratuites pouvait paraître agressive, que penser de la combinaison de celle-ci avec des plates-formes permettant, par exemple, de suivre les tendances des marchés (StockTwits) ou de concevoir des algorithmes de trading (Quantopian), en investissant activement et non plus en simple observateur ou en ayant recours à un autre intermédiaire pour exécuter les opérations ?
En réalité, c'est toute une catégorie de solutions de « conseil » (au sens large) qui va pouvoir profiter de l'offre de la jeune pousse et entrer de la sorte en concurrence frontale avec les leaders actuels du secteur. Entre la simplicité d'intégration, la gratuité d'utilisation et la prise en charge sous-jacente des exigences réglementaires du trading, ces entreprises y trouveront une opportunité extraordinaire d'étendre leur périmètre d'action.

Et Robinhood n'entend pas s'en tenir là ! La vision à long terme de ses dirigeants est inspirée par le bouton « like » de Facebook et la manière dont il a contribué à la popularité du réseau social. Alors, ils imaginent de créer un bouton « trade » qui deviendrait, lui aussi, omniprésent sur le web et dans les applications mobiles, démultipliant ainsi la notoriété de la marque et les opportunités de conquérir de nouveaux clients. Encore faudra-t-il parvenir à rendre l'expérience utilisateur suffisamment simple (une opération sur les marchés étant sensiblement plus complexe qu'un partage de lien)…
Prolongement logique de la déclinaison des recettes de Facebook, c'est la perspective de toucher des millions de personnes – à quand le milliard de traders ? – qui fait passer le principe de gratuité du service d'une utopie absolue à la possibilité d'un concept viable et pérenne. Naturellement, une telle idée est extrêmement dérangeante pour les acteurs traditionnels, qui auront beaucoup de difficultés à lui trouver une parade sans remettre profondément en cause leurs modes de fonctionnement historiques…