Exceptionnellement, Página/12 relègue en manchette
la nouvelle identification annoncée par Abuelas de Plaza de Mayo
Depuis 2010, Mauricio Macri est dans le collimateur de la justice pour une affaire d'écoutes illégales contre plusieurs victimes de l'attentat de l'AMIA (en juillet 1995), des victimes qui militent à gauche et parmi elle, Sergio Burstein, président d'une association de victimes, 18J, qui a pris très vite ses distances avec les instances majoritaires de la communauté juive (AMIA et DAIA) et vient de créer sa propre institution représentative marquée à gauche, à la suite des réactions des instances majoritaires à la mort du procureur Alberto Nisman (dont on a découvert à cette occasion qu'il passait fort peu de temps à enquêter sur l'attentat).
Le juge d'instruction en charge de cette affaire d'écoutes illégales vient de clore son dossier qui passe donc au procureur qui va devoir décider de poursuivre ou non celui qui, entre temps, est devenu le Président élu. Mauricio Macri, comme c'est son droit et la logique même du code de procédure pénale argentin, vient de demander à bénéficier d'un non lieu. Les parties civiles au contraire tiennent à ce que la procédure aille jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'au procès d'audience.
Si le procureur maintient l'inculpation, ce sera la première fois en Argentine qu'un chef d'Etat entrera en fonction en étant sous le coup d'une inculpation. L'enjeu symbolique, judiciaire et politique, n'est donc pas léger.
En l'occurrence, la presse s'oppose à nouveau diamétralement : les quotidiens qui soutiennent Macri estiment qu'il n'y a pas de preuve, Página/12 estiment lui qu'elles sont indiscutables et accablantes.
Pour aller plus loin : lire l'article de Página/12, qui en a fait sa une lire l'article de Clarín, qui l'a relégué en pages intérieures lire l'article de La Prensa, qui prend la chose par le biais de la demande de non lieu lire l'article de La Nación qui procède de la même façon.
Página/12 ajoute à son édition d'aujourd'hui une interview de Sergio Burstein, l'une des victimes des écoutes, aujourd'hui partie civile.
Vous pouvez également vous reporter à l'un des tout premiers articles de Página/12 sur l'affaire : il date d'avril 2010.