Un médicament du nom de « Topaal » ayant pour vocation de lutter contre les reflux gastriques et de protéger l’œsophage vient d’être interdit à la commercialisation jusqu’à nouvel ordre par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM). Les médicaments déjà présents dans le commerce doivent être retirés de la vente.
Cette interdiction n’est pas due à un problème d’inefficacité ou d’un risque majeur pour la santé des utilisateurs mais relève du principe de précaution. Pourquoi l’ANSM a-t-elle mené une enquête sur ce médicament ? A cause de multiples plaintes de patients et une étrange odeur de poisson.
D’étranges plaintes attirent l’attention
Au cours de l’année 2014, neuf plaintes de patients ont attiré l’attention de l’ANSM sur le Topaal. Les utilisateurs de ce médicament proposé par le laboratoire Pierre Fabre ressentaient une désagréable sensation lorsqu’ils avalaient un comprimé : un mauvais goût dans la bouche, une odeur de poisson.
Il n’en fallait pas plus pour que l’enquête soit menée. Direction le Finistère et plus précisément à Lannilis, sur le site de production de Cargill France, société qui commercialise le principe actif présent notamment dans le Topaal : l’acide alginique.
Comme son nom peut le laisser deviner, l’acide alginique s’obtient à partir d’algues. Ces algues brunes doivent être nettoyées, déminéralisées puis broyées afin d’être utilisées dans le Topaal. Plusieurs failles auraient été constatées au cours de ce processus.
Mise en place du principe de précaution
D’après l’Agence, des problèmes d’hygiène auraient été observés sur le site de fabrication. Dans de telles conditions (états dégradés des instruments de fabrication, absences de propreté des ateliers, etc.), les matières premières utilisées pourraient alors être dégradées voire contaminées.
Si vous utilisiez ce traitement, pas de panique, pour le moment aucun risque sanitaire n’a été détecté après diverses analyses. Principe de précaution oblige, le Topaal a cependant été retiré de la vente le 5 octobre. La production de l’usine a pour sa part été suspendue dès le 25 septembre, au minimum pour un an, sous réserve que les normes en vigueur soit appliquées.
Si vous êtes directement concernés par cette mesure, il peut être utile de vous manifester auprès de votre médecin ou votre pharmacien.