Al Capone

Al Capone, costaud, Un peu lourdaud, A l'esprit vif mais matois. Et ne manque pas de sang-froid. En 1930, un ostéo De Chicago Affirme : ses tendances criminelles Sont dues à une malformation De sa cervelle. Soigné dès l'enfance, Il aurait obtenu guérison Selon toute vraisemblance. Un psy, le docteur Twitchell Assure que la syphilis, Autrement dit, la chaude-pisse Altérèrent ses facultés intellectuelles. Diagnostic définitif Exprimé par les docteurs Curran Et Guttman : Psychopathie de type explosif, Toutes ces conclusions Correspondent à la définition De la schizophrénie paranoïde. En outre, notre caïd Se montre persécuté Et révolté. Sa mère présente une figure chevaline Avec une bouche fine Et une mâchoire osseuse. Elle n'a rien de la mama Italiana, Réconfortante et plantureuse. Pauvre émigré, son père Laisse vivre sa famille dans la misère. En 1917, Al commence à travailler Mais il change souvent de métiers Garçon-boucher, plongeur, Videur... Lors d'une bagarre Dans un bar, Il est blessé à la face De deux coups de couteau. D'où son surnom Scarface. Complexé par ses cicatrices, Il ne présente sur les photos Que son profil non balafré. Quand il est coffré Par la police, Ses complices Et ses clients, Formant un réseau puissant, Le font aussitôt libérer. Al, tout fier, Narguant les cops, de déclarer : " J'inonde Chicago de whisky Et tout le pays De barils de bière. " Il ne monte jamais Dans sa voiture blindée Sans un mitrailleur Assis à côté de son chauffeur. Son véhicule est précédé Par un autre, bardé d'acier Et occupé par trois éclaireurs. Derrière, un tank suiveur Est rempli de mitrailleurs. Si ses moyens de locomotion Sont pris en photo, Al fait changer aussitôt Leurs plaques d'immatriculation. Lorsqu'au théâtre il se rend Il se fait systématiquement Encadré et protégé Par dix-huit nervis armés. En 1958 à Manchester, Lors d'une vente aux enchères, Sa voiture est achetée Cent-soixante-dix guinées. Et après avoir été exposée Dans un musée, On retrouve l'auto À Toronto.