Je sais qu'il faut aller de l'avant, réapprendre à respirer sereinement - entendons-nous bien, ce n'est pas la peur qui m'habite, mais bien la résultante d'un traumatisme intrinsèque, une sorte de "syndrome du survivant", une plaie ouverte, une gueule de bois qui n'en finit pas. Le temps de [ma] résilience viendra, assurément.
Il est toutefois difficile de reprendre la plume avec la même légèreté. Même le temps d'un interlude. Et pourtant. Le monde continue de tourner avec ce qu'il a de plus abject et ce qu'il nous apporte de plus beau. Alors je posterai tantôt les billets en réserve. Jusqu'à ce que l'envie revienne. [ Demain est un autre jour. ]
"Il y a tout lieu d’être pessimiste, mais il est d’autant plus nécessaire d’ouvrir les yeux dans la nuit,
de se déplacer sans relâche, de se remettre en quête de lucioles."Georges Didi-Huberman, Survivance des lucioles __
* Les interludes et autres parenthèses ici présents sont d'ordinaire affublés d'un terme plus poétique : Interlude solarisé, Parenthèse enneigée, Parenthèse ensablée, Parenthèse enchantée, Aparté marin…