Cette taïwanaise s’est vu refuser l’entrée au site car son passeport est un passeport de la République de Chine-Taiwan, mais quoi de plus normal, elle est taiwanaise me direz-vous?! Oui. Mais non. Selon Madame Tsai, le réceptionniste en service ce jour-là à l’entrée du Palais lui dit que: « Taiwan fait partie de la Chine. Pouvez-vous s’il vous plaît présenter votre passeport chinois et une carte d’identité chinoise? Vous pouvez entrer et visiter aussi longtemps que vous pouvez nous présenter l’un ou l’autre de ces documents.« Ce à quoi, toujours selon le Taipei Times, Madame Tsai répond: « Je suis taiwanaise et je n’ai qu’un passeport taiwanais. Taiwan ne fait pas partie de la Chine ».Quelle aberration! Les touristes taiwanais, s’ils veulent pénétrer dans l’enceinte des Nations-Unis, doivent donc impérativement présenter un passeport issu de la République Populaire de Chine? La Chine quoi, Pékin, Shanghai, vous savez cet autre pays au même nom ou presque, situé de l’autre côté du détroit de Formose! Madame Tsai a repris son passeport, humiliée et n’a pas visité le Palais des Nations-Unis, cette organisation qui oeuvre pour la « promotion de la paix, du développement et des droits humains« . Les droits humains? Pas pour tous semble-t-il!.Vous allez me demander, mais pourquoi s’est-elle faite refoulée ? C’est une longue histoire, qui remonte à Chiang Kai-chek. Tout d’abord, le 27 janvier 1964, un bref communiqué était publié simultanément à Paris et à Pékin: « Le gouvernement de la République française et le gouvernement de la République populaire de Chine ont décidé, d’un commun accord, d’établir des relations diplomatiques. » La déconvenue est forte pour le gouvernement nationaliste de Chiang Kai-chek réfugié à Formose, tandis que pour les Etats-Unis alors dirigés par Johnson, cet acte fait l’effet d’une provocation. Mais paradoxalement, selon L’Express dans un article publié le 21 janvier 1964, ce rapprochement aurait pu indirectement servir les Etats-Unis. Ces derniers ne pouvant continuer à ignorer indéfiniment la Chine de Mao en tant que réalité politique, la question de la reconnaissance de la Chine aurait tôt ou tard été posée. La France offrait ainsi aux Américains un avant-goût de ce que pourrait donner un rapprochement avec la Chine : « Mais le bénéfice de l’opération n’est pas aussi grand qu’il pourrait paraître: en dépit des protestations des Etats-Unis, mais avec l’approbation du Japon et du Canada, la France a aussi agi en éclaireur pour le compte des Etats-Unis. Elle a révélé la possibilité de rapports avec Pékin sans rupture avec Formose. » Archives L’Express
Les années 1970 furent des années de croissance économique continue, mais aussi de défis politiques et diplomatiques. L’économie de la République de Chine parvint à surmonter la récession mondiale provoquée par les deux crises du pétrole, mais le contexte politique global était en pleine mutation. A la fin de l’année 1970, une campagne fut lancée pour empêcher les Etats-Unis de transférer les iles Tiaoyutai, en même temps que l’archipel des Ryukyu, sous souveraineté japonaise. C’est alors que les Etats-Unis ont declaré que « le statut de Taiwan demeurait indeterminé », initiative qui annoncait un soudain changement dans les relations entre Washington et Taipei.En 1971, le président Chiang Kai-chek avait annoncé qu’au lieu de partager un siège avec les communistes chinois, la République de Chine se retirerait de l’ONU. L’année suivante, la République de Chine rompit ses relations diplomatiques avec le Japon lorsque celui-ci reconnut la Chine communiste, et, la même année, le président américain Richard Nixon se rendit en Chine Populaire.Mais c’est donc le 25 octobre 1971 que l’Assemblée générale des Nations unies adoptait la résolution 2758 (XXVI), ainsi conçue :
- « L’Assemblée générale,
- Rappelant les principes de la Charte des Nations unies,
- Considérant que le rétablissement des droits légitimes de la République populaire de Chine est indispensable à la sauvegarde de la Charte des Nations unies et à la cause que l’Organisation doit servir conformément à la Charte,
- Reconnaissant que les représentants du Gouvernement de la République populaire de Chine sont les seuls représentants légitimes de la Chine à l’Organisation des Nations unies et que la République populaire de Chine est un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité.
- Décide le rétablissement de la République populaire de Chine dans tous ses droits et la reconnaissance des représentants de son gouvernement comme les seuls représentants légitimes de la Chine à l’Organisation des Nations unies, ainsi que l’expulsion immédiate des représentants de Tchang Kaï-chek du siège qu’ils occupent illégalement à l’Organisation des Nations unies et dans tous les organismes qui s’y rattachent. » (source)
Source Taiwan Mag.
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