Quelques microbes intestinaux clés suffisent à garantir le maintien de notre santé, par l’équilibre du microbiote intestinal, point besoin qu’ils soient présents en abondance, explique cette étude de l’Université de l’Oregon, menée sur le poisson zèbre. Les conclusions, présentées dans la revue Cell, Host & Microbe montrent que ni l’abondance, ni » l’union » des bactéries ne fait la force de la protection immunitaire.
Ces scientifiques constatent en effet qu’un petit groupe » minoritaire » de microbes du bon type suffit à préserver la régulation bactérienne, propice à la santé. Les chercheurs en font la démonstration sur le poisson zèbre, totalement exempt de germes au départ et chez qui ils introduisent des isolats d’espèces bactériennes, couramment retrouvées chez ce poisson en bonne santé, soit un à la fois, soit en combinaison. L’expérience leur permet d’observer et d’évaluer la réponse immunitaire –ou niveaux de neutrophiles- en fonction de chaque espèce ou en cas de combinaison.
Les chercheurs montrent que dans certains cas, la réponse inflammatoire peut être contrôlée par une seule espèce bactérienne et en faible abondance.C’est une illustration des récentes constatations d’études, de plus en plus nombreuses, qui documentent l’association entre la diminution du nombre de bactéries d’une espèce ou encore de légers changements dans les communautés bactériennes du microbiote et le développement de l’obésité, du diabète et des maladies inflammatoires de l’intestin (MICI) comme la maladie de Crohn.
Ainsi, la contribution de chaque espèce bactérienne est bien spécifique et il existe un effet par bactérie spécifique qui doit être pris en considération, à la fois dans les études mais surtout dans les développements de traitements par pré et probiotiques. Ainsi, un microbiote sain peut être constitué d’espèces bactériennes en faible abondance qui vont secréter les » bonnes » molécules et en nombre suffisant pour » amortir « la réponse immunitaire de l’ensemble de la communauté.
Des bactéries minoritaires à l’impact majeur : l’idée est maintenant d’identifier ces espèces clés, et en cas d’absence dans le microbiote d’un patient, d’y remédier avec un probiotique spécifique de manière à restaurer un microsystème sain. Le modèle existe donc désormais, prédictif du fonctionnement des systèmes hôte-microbe, un modèle qui pourra également aider à prévoir la gravité de la maladie chez les patients atteints de MICI, par exemple.
Source: Cell, Host & Microbe Nov, 2015 10.1016/j.chom.2015.10.009 Individual Members of the Microbiota Disproportionately Modulate Host Innate Immune Responses (Visuel Courtesy of Annah S. Rolig)
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