Alors qu’une composante de l’aspirine se lie à une enzyme clé dans les maladies neurodégénératives, et bloque ainsi son action délétère sur les cellules du cerveau, l’aspirine au-delà d’être un antalgique, antipyrétique, anti-inflammatoire et anticancéreux, pourrait également se révéler un bon médicament anti-neuro-dégénérescence. C’est ce que suggèrent ces chercheurs américains, qui révèlent ces effets bénéfiques de l’acide salicylique* contre la protéine la GAPDH, une protéine "mortelle" pour les neurones. Une promesse donc, étayée dans la revue PLoS ONE, d’un traitement des maladies neuro-dégénératives telles que la maladie d’Alzheimer, de Parkinson et de Huntington.
Antalgique, antipyrétique et anti-inflammatoire, l’acide acétylsalicylique ou aspirine, s’il faut rappeler ses effets secondaires possibles, tels que les ulcères et les saignements de l’estomac, a également démontré son caractère anticancéreux ou protecteur contre le risque de cancer. Cette nouvelle étude suggère que ses dérivés pourraient donner lieu à de nouveaux traitements pour les maladies neurodégénératives.
GAPDH, une protéine néfaste sous stress oxydatif : Les chercheurs de l’Institut Boyce Thompson et de la John Hopkins montrent que *l’acide salicylique, dont l’acétylation produit l’acide acétylsalicylique, la substance active de l’aspirine, se lie à la protéine GAPDH, la » fige » et l’empêche d’atteindre le noyau de la cellule cérébrale et de déclencher sa mort.
Les chercheurs ont ont débuté leur recherche en identifiant des protéines dans le corps humain qui se lient à l’acide salicylique. GAPDH (glycéraldéhyde 3-phosphate déshydrogénase) est un enzyme central dans le métabolisme du glucose, mais joue également un rôle dans la cellule, en cas de stress oxydatif : GAPDH est alors modifiée sous l’effet des radicaux libres notamment, pénètre dans le noyau des neurones, qu’elle conduit à la mort cellulaire.
L’acide salicylique bloque l’action de GAPDH en l’empêchant de se déplacer dans le noyau de la cellule. Les chercheurs montrent qu’un dérivé naturel de l’acide salicylique de la racine de réglisse et qu’un dérivé synthétique produit en laboratoire sont capables de se lier encore plus étroitement à GAPDH que l’acide salicylique et sont donc plus efficace à bloquer le mouvement et l’action de GAPDH.
L’acide salicylique efficace contre d’autres maladies ? La même équipe avait déjà identifié une autre cible de l’acide salicylique, la protéine » HMGB1 » qui provoque une inflammation associée à plusieurs maladies, dont l’arthrite, le lupus, la septicémie, l’athérosclérose et certains cancers. Bref, l’acide salicylique et ses dérivés, voire de synthèse, semblent présenter de très grandes promesses pour lutter contre de nombreuses maladies.
Source: PLoS ONE November 25, 2015 DOI: 10.1371/journal.pone.0143447 Human GAPDH Is a Target of Aspirin’s Primary Metabolite Salicylic Acid and Its Derivatives
Plus de 25 études sur l’Aspirine