Cette équipe chinoise, identifie, par IRM, chez les enfants privés de soins parentaux durant une période prolongée, des différences structurelles dans le cerveau: un volume de matière grise plus important dans certaines zones, en particulier associées à la mémoire et au rappel, une observation corrélée de manière négative au QI. Les conclusions, présentées à la réunion annuelle de la Radiological Society of North America (RSNA 2015), suggèrent que l’absence de soins parentaux peut tout simplement retarder le développement du cerveau.
La Chine, terrain de cette étude, apporte un contexte particulier. Car en Chine, un grand nombre de parents, à la recherche d’un emploi meilleur, vont devoir migrer loin de leurs enfants. Les chercheurs voulaient donc évaluer les effets de cette migration qui affecte des millions d’enfants durant des périodes prolongées, de plus de 6 mois parfois. Ce sujet de recherche est évidemment d’une grande actualité, alors que partout dans le monde, en raison de troubles politiques ou d’impératifs économiques, les parents sont contraints de quitter le domicile familial durant des mois ou des années, et souvent en laissant leurs enfants au pays.
L’équipe de l’Université du Sichuan a donc regardé les effets de cet abandon, provisoire, via IRM, chez 38 enfants, filles et garçons, âgés de 7 à 13 ans, laissés par leurs parents pour une période de temps prolongée vs chez 30 enfants témoins, vivant avec leurs parents. Les chercheurs ont comparé le volume de matière grise entre les deux groupes et évalué le quotient intellectuel (QI) de chaque participant afin d’avoir une mesure de la fonction cognitive.
L’analyse montre, chez les enfants abandonnés vs témoins,
· de plus grands volumes de matière grise dans plusieurs zones du cerveau, en particulier dans les zones impliquées dans l’émotion, la mémoire, l’encodage et le rappel des données.
· des volumes de matière grise dans ces zones en général corrélés de manière négative au score de QI.
· Cependant, chez ces participants, donc âgés de 7 à 13 ans, ces volumes ecessifs de matière grise ne semblent pas avoir (encore) impacté le QI : les scores de Q.I. des 2 groupes s’avèrent en effet globalement similaires.
Une trajectoire de développement cérébral modifiée par la privation de soins parentaux : Cependant, les chercheurs rappellent que des volumes plus importants de matière grise, dans le cerveau en développement,peuvent refléter une taille et une maturité insuffisantes et suggèrent que la privation de soins parentaux peut retarder le développement du cerveau, ou a minima » modifier la trajectoire du développement du cerveau « . Les auteurs appellent donc au développement d’interventions de soutien spécifique pour ces enfants.
Source: RSNA 2015 Communiqué 30 Nov, 2015 Parental absence affects brain development in children
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