Salut à toi, ô mon frère, salut à toi, ô ma sœur… ainsi chantais-je, après Charlie, avec les Bérus, Salut à toi, d'une furieuse actualité. C'est un temps à réécouter les Bérurier Noir, ce groupe anarcho-punk révolté, anti-raciste et anti-fasciste, de mon adolescence rebelle.
Auto-dissout en 1989, après 3 concerts d'adieu, les Bérus sont sortis du silence pour composer un titre après l'attaque contre Charlie Hebdo, en janvier dernier, Mourir à Paris, qu'ils viennent de rendre public en hommage aux victimes des derniers attentats de ce vendredi 13 : À nos ami·e·s du Bataclan, du Petit Cambodge, de Charonne et de la Fontaine au Roi… À nos sœurs et frères d'Irak, de Syrie, du Liban, de Libye et d'ailleurs qui vivent ces atrocités au quotidien
.
Ils s'en prennent aux actes terroristes, Pour les profanes ou les prophètes, où sont les dieux, où est la fête ?
, mais aussi aux interventions militaires occidentales, Les va-t-en-guerre, aux dents de sang, se foutent des peuples innocents
:
Il n'y a pas de guerres saintes
Il n'y a pas de guerres justes
Il n'y a que des guerres sales
Aux frappes chirurgicales
Ni dieu ni maître, ni feu ni fer
, les Bérus emmerdent les va-t-en-guerre et les nationalistes, défendant l'amitié et la solidarité internationale, comme clamé dans Porcherie :
Car nous sommes noir, nous sommes blanc, nous sommes jaune, et ensemble nous sommes de la DY-NA-MY-TE. La Jeunesse emmerde le Front National !
Voir en ligne : http://beruriernoir.fr
- “Mourir à Paris” : le cri de rage des Bérurier noir après les attentats, par Mathieu Dejean, Les Inrocks, 27/11/2015
- Vos guerres, nos morts, par Julien Salingue, Le pire n'est jamais certain, 14/11/2015