La maison de disque dit : Noiserv est le projet solo de David Santos. [....] Après avoir expérimenté avec plusieurs groupes de musique au lycée, il crée Noiserv à l'âge de 22 ans, alors qu'il exerce encore le métier d'ingénieur informaticien. [...] Malgré cette autonomie, il appartient à une nouvelle scène venue du Portugal, " la Californie de l'Europe " comme le décrivent souvent les Inrockuptibles...
Mon humble avis : Les titres des chansons sont PUTAIN DE TROP LONGS ! Exemple : Life is like a fried egg, once perfect everyone wants to destroy it (ceci est vraiment le titre de la 6e chanson...). Le communiqué de presse cite en influences principales Yann Tiersen et Sufjan Stevens. Force est de constater que, pour le coup, je suis totalement la piste d'écoute, tant j'ai l'impression d'une cohérence de platitude dans le son. Rien ne se détache sur le plan sonore. Ce n'est pas désagréable, loin s'en faut, et on peut dire que l'album forme un ensemble très homogène.
Et c'est là que, selon moi, le bât blesse. Je suis peut-être dans un cycle où je suis la tendance commerciale de productions très boostées en termes de pop-rock, et A.V.O. me paraît être une anomalie en 2015. Je sais que 2014 nous a offert des artistes aux productions très brutes tels que Nick Mulvey, George Ezra ou même Peter Peter, et que ça me plaisait. Le fait que cet album sorte en 2015 me paraît comme quelque chose d'anachronique en termes de production musicale. Ou alors j'ai été sourde, cette année (ceci est peut-être un début d'explication).
Ce côté DIY reste charmant et très frais, et si le côté en décalage de la production m'a un peu brusquée au début - le Mari a même cherché à booster la chaîne, mais cela n'a rien changé -, mais finalement, il faut se laisser entraîner dans une ambiance très intimiste où Noiserv se livre à cœur ouvert. Oui, vraiment, j'ai perdu cette habitude en 2015. Petit bonus : le dernier titre, Palco do tempo, est en portugais. Autant j'adore le portugais en termes de sonorités. Autant là, ça sonne comme du pâté de foie industriel. La langue portugaise ne mérite pas ça.
Jack Savoretti - Written in ScarsLa maison de disque dit : Un rien charmeur, un brin romantique, et surtout plein de talent, l'Anglais Jack Savoretti est en train de conquérir l'Europe grâce à Written in Scars, un album piqué dans dans un irrésistible veine pop, teintée de folk avec beaucoup d'originalité. Classé à la 1ere place des charts indépendants au Royaume-Uni, en plus de monter à la 12e place du classement officiel mi-juillet, il dépasse désormais les 70 000 exemplaires vendus (soit la 2e meilleure performance d'un jeune artiste britannique derrière James Bay cette année), auxquels s'ajoute sa sortie en Italie, Suisse, Allemagne, Autriche, ainsi qu'en Scandinavie, confirmant l'émergence de ce fabuleux singer-songwriter attendu en France cet automne.
Mon humble avis : les premières notes de Back to Me m'ont littéralement mis dans un état d'hystérie, tant j'ai été immédiatement séduite par cette putain de voix cassée comme j'adore. Cette voix, comme la production générale, représente tout ce que j'aime, comme Paolo Nutini période Sunny Side Up. Chaque chanson me met une claque monumentale et m'enthousiasme, sans pour autant que j'ai l'impression d'écouter la même chose à chaque fois.
Chaque chanson a son ambiance particulière - pop anglaise, folk ou carrément americana sans être dégoulinant. On sent que Jack Savoretti soigne chaque détail des productions proposées : les cordes placées à bon escient, les sections rythmiques lourdes mais pas trop... Cet album est un cas d'école en termes d'équilibre. Je prends l'exemple des chansons très lourdes telle que The Other Side of Love et The Hunger : la section rythmique est très mise en avant dans le mix final, mais cela ne brise pas l'équilibre précaire de la chanson en noyant les autres sections.
Une chanson telle Nobody 'Cept You - reprise de Bob Dylan - montre aussi la maîtrise du type au guitare-voix, facteur de vérité pour reconnaître un artiste dans lequel je peux m'identifier. Bref, un disque qui mélange tellement d'influences qu'il en donne le tournis. Chaque chanson est merveilleuse, mais l'écoute linéaire peut filer une sensation de trop-plein. Mais il faut bien écouter l'album jusqu'au bout. Me serait-ce que pour cette bulle de fraîcheur qu'est Catapult, une ballade dans la pure tradition qui pourrait facilement faire chier, mais qui, à l'image de l'album entier, est produite au cordeau. Par contre, les remixes sont réellement malvenus et closent l'album avec une note de merdouille.
Encore merci Ladies Room de me faire un tantinet confiance et de me donner à chroniquer des disques qui mes font évoluer <3