De qui parle-t-on ? :
Duo français composé de Félix Kazablanca et Jean-Marc Pelatan.
De quoi parle-t-on ? :
Blues-rock à l’américaine dans sa version la plus récente et la plus moderne, dans le sillage d’Hanni El Khatib ou des Kings of Leon.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Quelques beaux et intenses moments de rock où l’Air guitar est de rigueur mais aussi quelques balades que l’on se contentera d’écouter.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Des refrains certes imparables mais ce style de musique clairement taillé pour la scène devient explosif et furieux lorsqu’il est joué devant un public.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Old man peut avoir un beau succès public, le reste de l’album demeurera l’apanage des aficionados.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Blues-rock oui, mais limpide et monocorde, plutôt bien adapté au format compressé.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Le Blues-rock, spécificité ancestrale nord américaine, connaît depuis le début des années 2000 un net regain d’activité. Les frères Followill et leur Kings of Leon, Jack White dans ses nombreuses ramifications ou les Black keys sur les immenses Brothers et El Camino se sont chargés de dépoussiérer un genre qui en avait bien besoin.
Jusqu’à aujourd’hui l’exercice demeurait une chasse jalousement gardée par les groupes anglo-saxons même si l’émergence de quelques artistes venus du nord de l’Europe, comme les bataves d’Alamo race track ou les pêchus suédois de The Hives, apportait une autre couleur à ce style antédiluvien.
La France a connu peu de mouvement sur ce terrain là, Stocks au début des années 80, l’éternel Paul Personne et pas grand-chose de plus. Après avoir conquis la pop avec la French touch, il était temps que la scène hexagonale s’intéresse de plus près à ce très beau sujet qu’est le Blues-rock. No money kids frappe d’entrée les esprits, le single Old man très fluide et enjouée donne le ton de I don’t trust you. Vagabond train, sorte de rock sudiste que les américains de Molly Hatchet n’auraient certainement pas renié, enfonce le clou des influences américaines du duo. Les franciliens jouent avec les ambiances, démontrent d’autres talents avec la balade War ou les très pop Lips et Bitch mais reviennent très vite au blues avec Rather be the devil, Man ou encore Governement. La voix rocailleuse et chaude de Félix Kazablanca colle à la perfection sur ces arpèges rugueux, elle est parfois douce, parfois rassurante ou parfois mordante mais elle n’a qu’un seul leitmotiv, dépeindre crument la misère du monde.
Pour un groupe de presque débutant les No money kids exposent déjà une belle maturité, leur Blues-rock mâtiné de quelques sonorités électroniques dégouline d’originalité et de modernité. I don’t trust you, sans points faibles, est déjà un disque majeur, il est d’ailleurs certainement taillé pour conquérir l’Amérique.