Dante doute de la poésie de Cavalcanti
De tous temps le poète a été mal compris, mal considéré. Rares sont les tisserands de beaux vers qui ont pu vivre de leur art.! La plupart étaient maudis !
La poésie est sinistrée, m'a-t-on rétorqué quand je voulais faire éditer un recueil.
Les rayons "poésie" des librairies sont des parterres miséreux que les éditions de la Pléiade cherchent à redorer.
Vivre de sa poésie n'est pas une sinécure sauf à l'enrober dans des notes pour en faire des chansons. Et encore ! Combien d'auteurs compositeurs, dignes de ce nom, savent émerger dans un univers formaté, ouvert au rythme anglo savon et aux verbiages anglais. Qui pour remplacer Brel, Brassens ou Ferré ?
Les réseaux sociaux pourraient développer la poésie. Encore faut-il que l'être soit attiré par la magie des rythmes et des rimes.
Tweeter laisse une petite lucarne de rêverie pour quelques tisseurs de beaux mots qui savent relever le défi des 140 caractères maximum.
Mais Tweeter n'est souvent qu'un ramassis de billets d'humeur qui transpirent les angoisses et les égarements du moment : tumultes islamophobes, railleries faciles, billets sentencieux à l'endroit d'un bouc émissaire, calembours éculés à l'envi pour cacher son incapacité à renouveler l'imaginaire, le merveilleux.
L'homme s'est doté d'un outil moderne, souple, réactif. Mais qu'en fait-il ?
Les réseaux sociaux fédèrent des énergies puériles, des échanges de banalités, d'humour passé et repassé au visage pitoyable.
La poésie n'y trouve qu'une toute petite place.
Mon blog, comme d'autres, jouent la résistance !
Singuliers dans leur combat.
La poésie, toujours, quoi qu'il en soit, dans ce monde de la pensée facile, prédigérée, convenue...
Le poète a toujours raison Mais ses vers n’ont pas d’horizon Dans ce monde ou le con se pâme
Face à notre génération
Il déclare le cœur moribond
La flemme est l'avenir de l’âme
Entre l'ancien et le nouveau
Le poète se noie dans l’écho
Des littératures nuisibles
De ces texto qui font les lois
Réseaux sociaux où l’on perçoit
Des débilités indicibles !
Le poète a toujours raison
Qui secoue les péroraisons
De discours que l’idiot acclame
Face aux sommets d’aberration
Il déclare avec Aragon La flemme est l'avenir de l’âme
Pour accoucher en notre France
Des rimes de magnificence
Loin des crétins crépusculaires
Il faut quitter les marécages
Des écritures d’enfantillage Ou facilités pamphlétaires
Le poète a toujours raison
Il perçoit mille vibrations De cette Terre que l’on affame
Il vit loin de la dérision
Et lance aux comiques sans dons La flemme est l'avenir de l’âme
Il aimerait apprendre à vivre
A ceux qui croient qu’on se délivre
A se prouver intelligible Dans l’ego mille fois « tweeté »
Au gré des humeurs échangées
Comme une envie irréversible
Le poète a toujours raison
Seul contre tous les parangons
Des poncifs et des amalgames Face aux perclus de prétention
Il profère avec quelque aplomb :
La flemme est l'avenir de l’âme