Elle avait déjà montré des effets prometteurs chez des vétérans américains de la guerre du Golfe atteints de stress post-traumatique. La luminothérapie montre ici des résultats prometteurs pour traiter les troubles dépressifs majeurs, non saisonniers, mais en complément de l’antidépresseur. Cette petite étude, présentée dans le JAMA Psychiatry, suggère même que la luminothérapie puisse optimiser les effets du médicament.
Les chercheurs soulignent la prévalence en hausse de la dépression majeure, qui touche aujourd’hui plus de 300 millions de personnes dans le monde, son poids dans les causes d’incapacité, ses effets d’altération profonde de la qualité de vie et d’augmentation du risque de décès. Si des traitements existent, dont la psychothérapie et les antidépresseurs, le taux de rémission reste faible, les rechutes fréquentes. Il existe donc un besoin réel de nouveaux modes de prise en charge. Par ailleurs, on sait que la luminothérapie est déjà envisagée dans le traitement des troubles affectifs saisonniers liés, a priori, au manque de lumière.
Ici, l’équipe de l’Université de la Colombie-Britannique (Vancouver), a mené cette étude auprès de 122 patients diagnostiqués de dépression sévère qui ont été répartis pour recevoir durant 8 semaines, soit
– une luminothérapie (30 minutes d’exposition quotidienne après le réveil) + placebo (n = 32);
– un antidépresseur, la fluoxétine (Prozac®) (20 mg / jour) + luminothérapie placebo
– une combinaison luminothérapie + Prozac®,
– une combinaison luminothérapie placebo + antidépresseur placebo.
Les symptômes de dépression ont été évalués avant et après par une échelle standard.
L’expérience montre que
· la combinaison luminothérapie + Prozac® et que la luminothérapie seule sont plus efficaces que le placebo,
· mais, plus surprenant, le Prozac® seul n’est pas significativement supérieur au placebo !
Quelle explication ? Les auteurs évoquent une resynchronisation des rythmes circadiens en cause, également, dans les troubles dépressifs majeurs non saisonniers. Quel impact de la lumière naturelle sur ces résultats ? Cela fait partie des limites de cette étude, reconnues par les auteurs eux-mêmes. D’autres études devront donc encore explorer les facteurs médiateurs et modérateurs de réponse à la lumière.
Source: JAMA Psychiatry November 18, 2015. doi:10.1001/jamapsychiatry.2015.2235 Efficacy of Bright Light Treatment, Fluoxetine, and the Combination in Patients With Nonseasonal Major Depressive DisorderA Randomized Clinical Trial
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