L’impulsivité, plutôt que le plaisir ou la récompense, c’est, en cas d’obésité, la première "réponse du cerveau" aux odeurs de nourriture. Mieux comprendre les mécanismes cérébraux en jeu dans l’obésité en particulier en réponse aux différents stimuli de type alimentaire, permettra de mieux traiter la dimension trouble neurologique ou dépendance alimentaire, en cause dans l’obésité. Ainsi, dans l’obésité, les réponses neurologiques à des stimuli alimentaires spécifiques sont déréglées, c’est ce que démontre à nouveau cette étude, à partir de stimuli alimentaires olfactifs cette fois. Les conclusions, présentées à la Réunion de la Radiological Society of North America (RSNA 2015) mettent précisément en évidence des différences de connectivité en réponse aux odeurs de nourriture chez les enfants atteints d’obésité.
L’étude montre ainsi que c’est la zone du cerveau associée à l’impulsivité et au développement des troubles obsessionnels compulsifs qui est activée chez les enfants obèses exposés aux odeurs de nourriture, que la zone de » contrôle » des émotions est a contrario désactivée tout comme les zones associées à la récompense, à l’organisation et à la planification. De nouvelles données qui viennent étayer l’importance de traiter l’obésité aussi sous l’angle de la dépendance alimentaire. Ainsi, les figures ci-contre montrent les différences de connexions observées chez les enfants sains vs obèses (bleues : plus larges, sains vs obèses et rouges : plus fortes, sains vs obèses).
L’étude a suivi 30 enfants âgés de 6 à 10 ans, dont la moitié à IMC normal, la moitié à IMC> 30, dont considérés comme obèses. Chaque enfant a été exposé à 3 odeurs: chocolat, oignon et odeur neutre (acétone diluée). 2 techniques d’IRM (IRMf et fcMRI) ont été utilisées, durant cette exposition, pour mesurer l’activité cérébrale. L’analyse montre chez les enfants obèses,· une réponse via les zones d’impulsivité et de trouble obsessionnel compulsif, et un déficit d’activation de plusieurs zones de contrôle.
· la suppression de la connexion entre le cortex gustatif, qui traite le goût, et les zones liées à l’anticipation de la récompense. Une connexion qui se produit normalement en revanche chez les enfants de poids normal.
C’est donc comme si, dans l’obésité, l’auto-contrôle et la récompense laissait la place à l’impulsivité.
Source: RSNA 2015 101st Scientific Assembly and Annual Meeting 24-Nov-2015 Food odors activate impulse area of the brain in obese children
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Obésité de l’enfant (1/6)
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