Nous évoquions il y a quelques mois cette étude parue dans Nature qui, pour la première fois, évoquait le rôle possible des émulsifiants dans le développement d’un syndrome métabolique et d’autres affections chroniques.
Amandine Everard, chercheurs FRS-FNRS qui travaille dans l’équipe du Prof. Patrice Cani (UCL), est revenue sur cette étude pour mettre en perspective sa portée dans la cascade événements reliant alimentation, microbiote, inflammation de faible intensité et obésité.
Endotoxémie
Ainsi, la fonction barrière de l’intestin joue un rôle-clé, son altération laissant pénétrer dans la circulation sanguine des composés du microbiote intestinal tels que le Lipopolysaccharide (LPS), facteur pro-inflammatoire responsable d’endotoxémie, qui se retrouve notamment chez les personnes obèses et les diabétiques.
Détergents intestinaux
Deux émulsifiants (carboxylméthylcellulose et polysorbate 80) se sont avérés avoir un effet obésogène chez la souris, effet associé à des modifications du microbiote. L’administration de ces émulsifiants à des animaux axéniques est sans effets sur le poids, alors que le transfert du microbiote des souris exposées aux émulsifiants fait grossir les animaux.
D’autres travaux sont requis pour préciser la portée de l’exposition aux émulsifiants alimentaires chez l’Homme, et déterminer dans quelles mesures des modifications de l’écologie intestinale par des pré/probiotiques pourraient enrayer les effets délétères de ces «détergents intestinaux».
Référence : 18ème Congrès de Nutrition et Santé, Bruxelles, 20/11/2015
Source : Food in action, Nicolas Guggenbühl, diététicien-nutritionnisteA lire EXCÈS de GRAISSES : Il perturbe les communications entre microbiote intestinal et cerveau
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