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Tribune d'Elsa Di Méo "Attentats à Paris : oui, il faut un service républicain universel"

Publié le 27 novembre 2015 par Letombe

Tribune d'Elsa Di Méo "Attentats à Paris : oui, il faut un service républicain universel"

Retrouvez cette tribune d'Elsa Di Méo, secrétaire nationale Promotion et action républicaine (Pôle "République, citoyenneté"), sur le site de l' Obs.fr.

Les attentats qui ont touchés Paris le vendredi 13 novembre ont ravivé un vieux débat : celui du service militaire obligatoire pour tous les français. Faut-il revenir sur le décret de 2002 qui l'avait supprimé ? Faut-il permettre la création d'une garde nationale composée de réservistes ? Oui, affirme Elsa Di Méo, secrétaire nationale à l'action et la promotion républicaine.

Vendredi 13 novembre, la capitale a été cruellement touchée. C'est une onde de choc terrible qui, à travers Paris et la Seine-Saint-Denis, s'est ressentie sur tout le territoire national et bien au delà de nos frontières.

L'horreur s'est abattue sur la capitale. Il s'agit ici de l'attentat le plus sanglant sur notre sol depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.

Paris était ciblée pour ce qu'elle représente. Pour ses valeurs, pour son art de vivre. C'est la France entière qui a été touchée. C'est ce qui fait notre nation qui a été touché. Touchée au cœur, touchée dans sa diversité, c'est la France sportive, c'est la France festive, c'est la France culturelle et musicale qui a été ciblée.

Bref, c'est la France que nous aimons.

C'est aussi et surtout une génération qui a été touchée au cœur. Une génération qui n'avait pas vécu de guerres sur le sol français. Une génération Y, connectée, effervescente. Une génération qui devait construire son rapport au monde dans un contexte économique tourmenté. Et qui aujourd'hui est plongée dans la stupeur, dans la torpeur du terrorisme, dans l'atrocité de la guerre.

Quelle pire torpeur que de découvrir que ces terroristes qui nous attaquent sont également extrêmement jeunes?

L'effroi est la. Il appelle des mesures et des réponses. Le président de la République François Hollande et son gouvernement, dirigé par Manuel Valls, a pris des mesures courageuses et à la hauteur en matière de sécurité.

Notre liberté et notre mode de vie étaient visés. Depuis le 13 novembre, nous sentons que nous sommes sur la ligne de crête de la République. Nous avons vu ce que la solidarité républicaine a de meilleur.

Mais le pire se dessine : actes islamophobe, antisémitisme, déferlante xénophobe. Nous devons non seulement protéger notre République mais aussi consolider notre vivre ensemble.

Nous devons de nouveau "faire République". Il nous faut tout à la fois "poser des digues dans ce monde de dingues" et faire vivre sans cesse nos valeurs. Assez d'incantation, il faut que celles-ci s'incarnent. Comment, dès lors, raviver nos valeurs collectives ? Quelles traductions concrètes à celles-ci ?

Il nous faut répondre à une quête de sens. Quel sens au vivre ensemble aujourd'hui ? Quel dessein collectif face à l'adversité ? Quelle place pour chacune et chacun dans cette aventure collective qu'est la république ?

À Paris ou ailleurs, l'émotion vive laisse poindre ce souhait d'incarnation collective.

Christophe Castaner, tête de liste socialiste en Région Provence-Alpes-Côte d'Azur propose de remettre un service militaire de six mois pour tous les jeunes.

Recréer un creuset républicain afin de produire un "électrochoc républicain" comme il le souhaite est utile. Après les attentats de janvier, déjà, il était apparu essentiel de trouver comment faire partager les valeurs de la République. On ne naît pas républicain on le devient. Chaque époque nécessité ses réponses.

Il faut un temps partagé par toute une génération pour lui permettre de faire corps. Il faut brasser les quartiers, les profils, les classes sociales.

Il ne doit pas s'agir de refondre le service civique. Celui ci est volontaire, il est une expérience personnelle.

L'enjeu aujourd'hui est de recréer une expérience collective. Celle-ci doit allier utilité sociale, effort collectif et sentiment d'appartenance à la communauté nationale. Être française ou français aujourd'hui, au 21e siècle, c'est quoi ? Partager des valeurs, c'est les éprouver.

Notre génération est mise à rude épreuve. Elle affrontera celle ci par l'action républicaine.

Alors oui, il faut un service républicain universel. Il doit s'entendre comme une année de césure républicaine et doit s'inscrire dans le parcours de vie de chacune et de chacun. En complément de l'école, en complément de l'éducation familiale, les jeunes doivent été regroupés dans la mixité, dans leur diversité.

Ils doivent construire leur citoyenneté en agissant pour la nation. Solidarité envers nos anciens, préservation de notre environnement, accompagnement des institutions de la République, voici autant de champs dans lesquels ces jeunes doivent mesurer ce que vivre ensemble signifie concrètement.

Il faut y apprendre les gestes de premiers secours. Il faut que ce soit l'occasion de participer au quotidien des institutions de la République : forces de l'ordre, justice, police... notamment.

Il ne s'agit ici ni de passéisme ni de regret emprunt de déclinisme. Il s'agit de faire face à l'urgence, urgence à se réinventer, urgence à "faire République". À "faire France"


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