Unforgotten // Saison 1. 6 épisodes.
BILAN
Le problème de Unforgotten est peut-être de ressembler à d’autres séries policières. Son point de vue de départ était pourtant intéressant. En effet, l’enquête partait d’un bon sentiment sauf que derrière Unforgotten se cache une volonté de reproduire Broadchurch et cie. Et sincèrement ? C’est un problème. Chris Lang, qui s’est occupé de A Mother’s Son, pourtant très intéressant et efficace (qui a même eu droit à un remake français « Tu es mon fils » pour TF1) ou encore de deux sympathiques épisodes de Tunnel (le remake franco-britannique de Bron, la série suédo-danoise), connait bien le registre policier et les émotions des personnages à développer sous le couvert de cette affaire à résoudre. Avoir Nicola Walker (River, Last Tango in Halifax) au casting est là aussi une très bonne chose et pourtant, j’ai comme l’impression qu’il manque un petit quelque chose dans cette série afin de la rendre beaucoup plus passionnant. On a même l’impression lors de l’avant dernier épisode que Unforgotten a complètement perdu de son intérêt et de son mordant. Les personnages errent sans vraiment nous raconter quoi que ce soit et l’on sent que la série fait alors énormément de remplissage avec peu de choses.
Sur le papier, Unforgotten était donc une très bonne idée. Nicola Walker aurait pu être la Olivia Colman de cette année et apparaître comme une femme forte, une vraie héroïne qui n’a pas peur de rentrer dans le lard des suspects et qui aime son boulot plus que tout. Sauf que même si l’actrice est dévouée à son rôle et que l’on sent qu’elle tente de lui donner de l’ampleur, le résultat est sacrément fade. Si Chris Lang a au moins le mérite de jongler entre diverses intrigues de façon assez intelligente, toutes ces intrigues ne sont pas forcément intéressantes. Ou en tout cas n’ont pas l’intérêt que j’aurais aimé que Unforgotten leur donne. Les personnages se marchent un peu tous les uns sur les autres et dès que l’intrigue policière revient au galop, alors tout d’un coup on a l’impression que Unforgotten ressemble à une série de seconde zone Je pense à la longue scène d’interrogatoire dans le dernier épisode de la saison. Elle aurait dû avoir un impact. Elle prend tout de même 1/4 de l’épisode et pourtant, elle ne nous donne jamais l’impression d’être passionnante ou d’être captivante. On ne boit pas les mots de l’interrogatoire alors que justement, cela aurait dru être le cas. On préfère forcément ce qui se passe en parallèle avec les autre personnages.
Comme par exemple le Père Robert. Il y a des choses fortes, comme ce qu’est sensée incarner Lizzie sous son pont par exemple, alors qu’elle noie son chagrin. Mais voilà, c’est tout un tas de choses de ce genre là que cette saison tente d’enchaîner pas pas toujours avec la plus grande des fluidités. La série laisse énormément de place à Hill, Eve et Courtenay là aussi afin de tenter de nous faire comprendre qu’il y a peut-être plus à comprendre que l’on ne pourrait le penser. Unforgotten a aussi l’originalité de mettre en scène des personnages plus âgés qu’à l’accoutumée ou en tout cas de ce que l’on a pour habitude de voir dans ce genre de séries. Si Unforgotten avait largement les moyens d’être passionnante, la série n’arrive jamais à être à la hauteur des attentes. C’est parfois correct, parfois un peu plus ennuyeux. Cela ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de belles choses, juste que l’ensemble donne rapidement l’impression que le rythme manque, que les surprises sont absentes et que la série n’a finalement plus grand chose à faire. Finalement, cette nouvelle série, fraîchement renouvelée pour une saison 2 par ITV n’a pas l’attrait que j’aurais probablement pu lui souhaiter. Cela me fait d’ailleurs un peu penser à From Darkness, une série de BBC diffusée plus tôt dans l’année qui n’a jamais vraiment réussi à me séduire complètement et qui s’était un peu terminée en eau de boudin.
Note : 4.5/10. En bref, en n’allant pas toujours au bout de ses idées, la série se perd et perd son téléspectateur.