Si vous êtes un tant soit peu au courant des artistes house qui cartonnent pour le moment, vous n'avez sans doute pas pu passer à côté du duo de frères néo-zélandais Chaos In The CBD . Dans le circuit depuis déjà près de 8 ans, Ben et Louis Helliker-Hales produisent aussi bien qu'ils font tourner des platines qui s'inscrivent dans l'essence pure de la house tout en portant la griffe bien particulière de la fratrie océanienne. Tous deux installés à Londres depuis 2012, ils continuent de régulièrement ajouter des pistes à leur pléthore d'opus déjà sortis. Revenus sur le devant de la scène house il y a peu avec la sortie de leur album quatre titres Midnight In Peckham ayant attiré une critique dithyrambique, Chaos In The CBD est dès lors (re)devenu un petit favori de la rédaction.
Avant de nous plonger dans leur travail le plus récent, faisons d'abord un (petit) bond de deux ans en arrière pour nous délecter de 78 To Stanley Bay , morceau sorti sur le label Amadeus. Bien que cette track flirte avec la mélancolie, elle le fait en éparpillant des bribes de douceur et d'excentricité. C'est surtout la sensualité de la trompette (jouée live par Isaac Aesili, artiste néo-zélandais) qui fait chalouper 78 To Stanley Bay entre accords de piano et percussions minimalistes. D'ailleurs, la cymbale, fort en avant dans l'ensemble sonore, semble gagner en intensité au cours du titre, prenant presque la place du beat principal. Tout cela fait basculer le tempo à contre-temps et renverse toute la diégèse vers un final qui sent l'accomplissement doucement somnolent.
Notre second coup de coeur du duo est issu de leur dernier opus en date et en est la plage éponyme. Midnight In Peckham a cela de jouissif qu'il agit presque comme un tableau impressionniste sur l'auditeur. Le morceau installe d'abord l'arrière-plan, le décor sonore somme toute, qui rappelle la quiétude d'un début de soirée dans la capitale britannique lors d'une promenade dans le Sud-Est. Les lampadaires, mélodies de clavier éparses presque effleurées du doigt, illuminent d'un halo diffus les trottoirs vides du district. Puis, nous tirant de notre marche funambule, des cuivres discrets mais prépondérants apparaissent ici et là comme autant d'acteurs incongrus d'une nuit dans un Londres qui ne dort pas.
Pour clore ce triptyque néo-zélandais, nous vous proposons une piste sortie pour la première fois il y a à peine un mois via Deep House Amsterdam. Foncièrement plus dansant que les deux titres proposés ci-dessus, Phantom Melodies fait se multiplier les couches successives de mélodies, voix et rythmes. Le tout, sans constituer pour autant une cacophonie accablante, est une gentille apostrophe aux racines de la musique house qui est avant-tout une bande-son idéale pour accompagner nos pas de danse et têtes dodelinantes. L'EP dont ce morceau provient, Constraints Of Time Travel, sort ce vendredi 27 novembre en version digitale.