Synopsis:Loin d’un simple biopic de Pablo Escobar, Narcos retrace la lutte acharnée des États-Unis et de la Colombie contre le cartel de la drogue de Medellín, l’organisation la plus lucrative et impitoyable de l’histoire criminelle moderne. En multipliant les points de vue policier, politique, judiciaire et personnel — la série dépeint l’essor du trafic de cocaïne et le bras de fer sanglant engagé avec les narcotrafiquants qui contrôlent le marché avec violence et ingéniosité.
Lancée en août 2015 sur Netflix, Narcos démontre une fois de plus que la plateforme de diffusion américaine est le nouveau géant des séries T.V. Narcos est le produit d'une entreprise colossale et ambitieuse. Ce n'est pas seulement un biopic sur l'un des narcotrafiquants les plus riches et les plus déments de l'histoire, Pablo Escobar mais plutôt une série sur le marché de la cocaïne dans la Colombie des années 80 et la guerre qui lui a été menée.
Guidés par la voix de Steve Murphy, agent de la DEA, nous sommes entraînés sans aucune difficulté dans le récit complexe de la lutte sanglante entre les partisans del Patrón, les autorités Colombiennes et les forces américaines. L'utilisation de cette voix off n'est pas sans rappeler la méthode Scorsese, dans sa période gangsters. Elle est vive et d'une omniprésence entêtante. Comme un fil rouge, elle semble vouloir éviter que l'on se perde dans la multiplication des personnages et des points de vue.
Les créateurs ont ainsi fait le choix de ne pas se fier qu'à un seul prisme ; nous naviguons entre le cartel de Pablo Escobar, la vie intime du criminel, la collaboration de Steve Murphy avec Javier Peña, ainsi que la police et le gouvernement colombien. C'est une force. Nous ne tombons jamais dans le biopic gangstero-centré qui laisserait de côté les motivations complexes et conflictuelles des différents ennemis d'Escobar. Nous évitons tout autant la caricature de la lutte du bien VS celle du mal pro-américain. La série vise à développer des personnages également approfondis, équivoques et terriblement humains dans leurs failles.En cela, c'est aussi une faiblesse ; Narcos se perd parfois par son ambition trop grande. Steve Murphy a beau passer du gentil américain bien-pensant à l'agent tourmenté par sa propre soif de violence, il ne devient pas pour autant un Walter White bis [Breaking Bad]. Si l'interprète Boyd Holbrook ( Little accidents,Balade entre les tombes), peu charismatique, y est pour quelque chose, le scénario qui, à trop vouloir en dire, délaisse parfois ce personnage est le premier fautif. A contrario, Wagner Moura (Pablo Escobar, Favelas , Elysium) se démarque par son jeu précis et caméléon. Escobar se révèle tour à tour monstrueux, humain, vulnérable, à la fois impulsif et calculateur. Wagner Moura jongle habilement avec ses différentes facettes ; alors que la moue qui marque le coin de ses lèvres lui confère une dimension presque enfantine, il lui suffit d'un regard noir pour faire ressortir toute la cruauté du personnage.
Le manque d'espace donné à tous les protagonistes est peut-être le plus grand bémol de la série mais il est la conséquence de son ambition d'exhaustivité et de vraisemblance. Et sur ce point, Narcos se démarque fortement par une idée séduisante, originale et efficace : l'insertion d'images d'archives au sein même de la fiction. Comme si l'histoire contée sonnait trop démesurée pour être vraie, nous avons bien besoin de ces images. Elles viennent non seulement pour confirmer la véracité des faits montrés mais aussi pour leur donner toute la puissance de leur violence. Voilà peut-être le cœur de Narcos : le désir de jouer avec l'invraisemblable vrai. Par cet habile jeu, la série charme, à la fois juste, efficace et spectaculaire.
Narcos - Bande-annonce officielle - Netflix - Français [HD]
LAETITIA G.
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