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Nécroésie

Publié le 09 juin 2008 par Bertrand Gillet
Bo est parti taper le bœuf avec John Cipollina,
Pendant ce temps-là moins l’éternité,
Les guitares sont des pleureuses égyptiennes,
Ou bien les plumes des noirs chevaux de la Nouvelle-Orléans.
C’est selon, la mort nous laisse ce choix-là.
Les bottines ne partiront plus roder,
Les cuirs se tairont dans le silence de la nuit,
Les rockers rangeront leur Ray-Ban Aviator,
Il manquera aux longs blues ancestraux
Un couplet, un seul.
Bo n’est plus, on a beau se le dire,
Se le répéter, Bo s’est tiré,
Mec !
Plus de Remington aux doux cliquetis,
Plus de 45 tours débraillés,
Non,
Une pensée,
Une minute de tumulte,
De vacarme,
Des larmes en tessons et un cri rauque,
Rock.
Les amplis portent la triste nouvelle,
Comme une dépêche du ciel,
Dieu retrouve son enfant,
Dieu est noir,
Dieu est blues,
Dieu est rock.
Dieu est triste, un peu,
Car il me semble qu’alors
Il pleut
Sur ces derniers mots.

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