Il est d’une époque dans le sport ou l’amateurisme faisait la part-belle au génie aussi bien dans les bons que dans les mauvais côtés. Nous parlons de celui qui a eu la chance de voir le Saint-Esprit se pencher au-dessus de son berceau afin de faire rêver les mortels que nous sommes. Et Georges Best fait partie de ce club très fermé. Malheureusement comme la plupart des bénis des dieux, une malédiction vient se glisser dans cet illusoire karma parfait. Et pour « Georgie », cela sera l’amour de la boisson. E-TV Sport va revenir sur la première Rock star du ballon rond à qui on aurait pu attribuer la devise : « Sexe, Alcool & football ».
De petit gars de Belfast à icône britannique
Né le 22 mai 1946 en Irlande du Nord à Belfast, le petit Georges Best à un papa ouvrier, une maman ex-championne de hockey sur gazon portée sur la boisson (atavisme ?) et une prédisposition évidente pour le football. Repéré alors par un émissaire du grand Manchester United qui n’hésite pas à le traiter de « génie », Best rejoint le club anglais en 1961. Il débutera en pro en 1963 à 17 ans et 4 mois contre West Bromwitch Albion à Old Trafford : sur son premier ballon, il réalise un petit pont sur le latéral adverse Graham Williams, qui est ridiculisé tout au long de la partie par le jeune ailier gauche. L’Angleterre découvre la perle nord-irlandaise peu avant que ce soit l’Europe entière avec son doublé face au Benfica de la légende portugaise Eusébio. En 1968, il marque le but de la victoire à nouveau contre Benfica et remporte la Coupe d’Europe. Cette année exceptionnelle pour Best s’achève avec la remise du Ballon d’Or France Football.
«A Pop Star is born »
“Georgie Boy” a tout pour lui :
– Le physique : Avec ses cheveux longs, sa barbe et son regard bleu azur, il aurait fait un beau concurrent à Sir David Beckham.
– La gloire : Il est adulé dans tout le Royaume. Old Trafford voit arriver plus de 10 000 lettres par semaine, amenées par camionnette spécialement affrétée par la Royal Mail. Symbole de cette folie, au dernier coup de sifflet de la finale de 1968 contre le Benfica, un supporter descend sur la pelouse armé d’un couteau pour… s’offrir une mèche de cheveux de Best, qui parvient à s’échapper
– L’Argent : Certes, il aurait sûrement gagné 10 fois plus aujourd’hui mais il n’était pas trop à plaindre. Il sera le premier à faire de la publicité et créera sa marque de vêtement.
Et « Mister Best » l’a bien compris et ne va pas se gêner pour en profiter. Voiture de sport, plus belles femmes à son bras et soirées plus qu’arrosées, voilà son quotidien. Véritable provocateur, Best nous a gratifié d’interventions inoubliables sur sa vie de débauche :
– « En 1969 j’ai arrêté les femmes et l’alcool, ça a été les 20 minutes les plus dures de ma vie».
– « J’ai claqué beaucoup d’argent dans l’alcool, les filles et les voitures de sport – le reste, je l’ai gaspillé ».
– « J’ai beaucoup voyagé dans ma carrière : j’ai fait Miss Canada, Miss Royaume-Uni, Miss Monde ».
Mais toutes ses bonnes choses n’ont jamais été compatibles avec le sport de haut niveau pas plus maintenant qu’à l’époque. Résultats de ses excès à répétition : Il délaisse les entraînements, présente de plus en plus de signes d’énervement sur le terrain et n’hésite plus à rentrer parfois saoul sur le terrain. Il ira jusqu’à caché ses kilos en trop sous une épaisse barbe. Le groupe belge Saint André chantera « Mauvaise nuit pour Georges Best » en 2007 sur son alcoolisme.
Le constat est cependant sans appel : A 25 ans, Best est alcoolique et perdu pour le football.
E-TV Sport n’abordera pas la lente descente aux enfers de cet icône du style qui avait tout compris 30 ans avant. Nous préférons nous associer aux 300 000 personnes (1/6 de la population Nord-Irlandaise) qui étaient présent sous la pluie lors de son enterrement en 2005 et reprendre cette fameuse phrase écrite sur l’une des couronnes de fleurs déposées sur le cercueil : « Maradona Good, Pelé better, Georges Best »