Barack Obama aurait gagné grâce à la levée record de fonds électoraux. Ou plutôt, Hillary Clinton aurait perdu faute de moyens financiers. C'est la thèse défendue par l'équipe de campagne d'Hillary Clinton.
Mark Penn, Conseiller d'Hillary, signe dans le New York Times un article sur les raisons de la défaite d'Hillary Clinton.
Il passe en revue les différents sujets.
Il reprend plusieurs critiques désormais courantes dont :
* le rôle de Bill Clinton,
* l'absence de chaleur humaine,
* un message trop basé sur son expérience donc le passé,
...
En réalité, l'élément majeur de la défaite aux yeux de Mark Penn, c'est l'insuffisance des fonds levés.
Les moyens financiers ont fait défaut pour structurer les équipes dans des Etats clefs. Il est même fait état de plusieurs géographies sans couverture réelle de la candidate.
L'argent ne fait pas gagner. Mais le défaut d'argent fait perdre.
Dans cette tâche de collecte des fonds, les réseaux personnels directs du candidat sont bien entendu les premiers sollicités.
L'objectif à atteindre est simple :
- obtenir le montant le plus élevé,
- obtenir le plus grand nombre de donateurs.
En effet, les annonces recouvrent ces deux indicateurs.
La candidature d'Obama est devenue pleinement réelle avec une indiscutable capacité de durée. Ses plus gros soutiens sont venus de Chicago, de Boston et de New York.
Mais surtout, il a reçu un soutien important de gens dits "ordinaires".
Sa collecte de fonds repose sur une méthode commerciale classique qui consiste à s'appuyer sur trois relais privilégiés :
- les réunions privées thématiques avec un montant élevé à l'inscription,
- les mailings écrits traditionnels,
- les routages via Internet.
On peut estimer que l'équipe de tout candidat à une fonction importante (Sénateur, Gouverneur, Maire d'une grande ville) est composée d'une cinquantaine de personnes à temps plein dont un certain nombre de personnes rémunérées vivant la campagne comme une étape à part entière d'un cursus professionnel valorisant.
Sur ce nombre, 10 personnes consacreront tout leur temps à la collecte des fonds en conjuguant les mécanismes ci-dessus exposés avec une relance téléphonique systématique.
Ce qui est probablement un des volets les plus originaux, c'est que le don s'inscrit désormais dans une logique plus globale de l'action citoyenne.
Le premier publicitaire à avoir conçu un vrai module de mobilisation fut Richard Viguerie avec la théorie de "l'act now".
Tout était fait pour impliquer le donateur dont la construction d‘une chaîne pour qu'il considère que sa donation a deux volets :
- le don direct,
- le nom d'un nouveau donateur.
Dans cette logique, la sélection des cibles, la constitution de gigantesques fichiers donnent des forces de "conviction" qui produisent des effets considérables.
Un véritable modèle de collecte des fonds politiques s'est ainsi progressivement élaboré.
Les difficultés de collecte rencontrées par Hillary Clinton annonçaient peut-être les problèmes électoraux plus généraux ?