Redbird, connu pour opérer des drones dans le secteur du BTP et des mines mise désormais sur le Cloud. Le français vient de mettre en ligne Cardinal, un service Cloud qui veut être le "Google Maps des Travaux Publics".
Redbird a fait la une de la presse économique en avril dernier lorsque GDF Suez décidait d'injecter 2 millions d'euros dans la startup parisienne. Une prise de capital du géant de l'énergie qui est un sérieux coup de pouce pour la startup qui s'installe aux Etats-Unis et qui désormais se pose comme un fournisseur d'un service Cloud analytique dédié aux drones.
Positionné sur le marché du BTP, Redbird pouvait déjà s'appuyer sur Bergerat Monnoyeur, distributeur de Caterpillar en France comme premier investisseur majeur et distributeur. Parmi ses clients, les grands acteurs du secteur comme Eurovia, Lafarge, Colas ou Vinci et des acteurs de taille plus modeste comme le terrassier NGE Guintolli, les Carrières du Boulonnais, des clients qui ont de 10 à 30 sites en moyenne contre plusieurs centaines pour les premiers. Pour ces entreprises, Redbird analyse les images captées par les drones au dessus de leur chantiers, de leurs carrières et livre des données chiffrées quant à l'avancement des travaux, la productivité ou l'optimisation du site.
Le Cloud pour industrialiser l'analyse des photos des drones
Pour Emmanuel de Maistre, PDG de Redbird, le Cloud s'est imposé comme la solution la plus rationnelle pour assurer ce travail d'analyse de grands volumes de données. "Cela fait maintenant 3 ans que vous faisons voler des drones et récupérons ainsi que grosses quantités de données. Pour pouvoir le faire il fait pouvoir disposer d'infrastructures adaptées." En outre, si chaque campagne de vols au dessus d'une carrière, d'un chantier, génère des milliers voire des dizaines de milliers d'images, il faut être capable de les traiter afin d'en extraire de l'information et la puissance et la souplesse du modèle Cloud s'impose.
Présentation de Cardinal par Redbird
Redbird travaillant essentiellement sur des secteurs industriels comme le bâtiment, la construction, les travaux publics, les mines & carrières, les informations demandées par ces clients sont proches : "ils ont généralement besoin de métriques relatives à la production, à la productivité, aux aspects sécurité des sites. Nous avons développé les algorithmes d'analyse d'image qui vont extraire ces informations des photos et il était beaucoup plus efficace de faire tourner nos algorithmes automatiquement dans le Cloud, plutôt que manuellement sur nos ordinateurs." Enfin, dernier argument qui a poussé en faveur du Cloud, c'est la capacité de partager très simplement la donnée. Le service est accessible par le web et prochainement sur mobile. Chaque client peut accéder à ses données, à ses images et les partager en interne. Du nom d'un passereau d'Amérique du Nord, la plateforme Cloud de Redbird, Cardinal, est hébergée par Amazon Web Services.
La France et l'Europe en avance sur l'exploitation des données des drones
Avec Cardinal, Redbird fait face à la plateforme Delair Analytics, récemment mise en ligne par le toulousain Delair-Tech qui commercialise cette plateforme avec les drones de sa conception. Face à ce concurrent et aux simples opérateurs de drones, Emmanuel de Maistre se place différemment : " Aujourd'hui, ce n'est plus forcement nous qui "volons". De plus en plus de nos clients achètent des drones eux-mêmes et se mettent à voler. De plus, il y a maintenant beaucoup de personnes en France, en Europe et maintenant aux Etats-Unis qui possèdent leurs drones, qui ont des autorisations de voler. Nous préférons nous appuyer sur ces opérateurs de drones qui pilotent pour nous. En faisant voler ces gens là, en faisant voler nos clients, nous pouvons nous concentrer sur notre cœur de métier qui est le développement de cette plateforme."Une diversification vers la maintenance des infrastructures et réseaux
Outre le BTP, le marché des grands réseaux d'infrastructures est potentiellement intéressant pour la plateforme. Que ce soit le rail, la route, les lignes électriques, pipelines et gazoducs font l'objet de surveillance pour faire de la maintenance. "Les opérateurs de ces réseaux s'intéressent bien évidemment aux drones pour réaliser une surveillance régulière de leurs installations, que ce soit tous les jours, tous les mois, tous les ans. Notre plateforme pourra intégrer les données de ces drones pour ces nouveaux marchés. Nous avons monté des projets pilotes avec RTE, la SNCF, pour intégrer des données relatives aux rails ou lignes électriques sur notre plateforme. Néanmoins, ce marché n'est pas encore mûr d'un point de vue commercial" conclut Emmanuel de Maistre.Redbird compte à ce jour une trentaine de personnes, dont les deux tiers dédiées au développement de la plateforme. Des développeurs, spécialises de la télédétection, du traitement de l'image, de la reconstitution 3D et experts en Machine Learning qui œuvre pour faire de Redbird un acteur de poids du secteur de la "ConstructionTech".