Autres articles
-
Les producteurs d'électricité européens émettent moins de carbone
-
La France, un modèle dans la lutte contre le changement climatique ?
-
Le portage salarial : solution à la crise ?
-
La transformation digitale : un virage stratégique incontournable
-
La révolution digitale
Il s'agit donc d'un pari sur l'avenir pour Activision qui envisage la fin du cycle actuel des consoles 8ème génération. Avec l'acquisition de King, il complète son offre sur un segment d'offre qu'il n'arrivait pas à toucher jusque là, puisqu'autant il connaissait un succès sur console, autant il n'y est jamais parvenu sur mobile. Cette opération lui permet ainsi de devenir incontournable sur consoles, PC, Smartphones et tablettes. Le pari semble, du moins sur le papier, largement gagnant.
En effet, ce changement ne semble ainsi pas seulement relever d'économies d'échelle ou de stratégie financière mais également de stratégie commerciale et opérationnelle. En disposant de tous les supports de jeux existant, Activision pourrait envisager des projets communs avec King, comme la diffusion de jeux d'Activision sur mobile via King. La vision de Vivendi apparait en revanche plus large et plus complète que celle d'Activision Blizzard. Le groupe souhaite se bâtir un florilège de contenus et il était alors logique selon une source au sein de Vivendi d'acquérir une société productrice de jeux. Dans ce but, Vivendi a récemment acheté différentes sociétés dans les médias et les contenus, telles que Canal+ et la plateforme de vidéo en ligne Dailymotion.
Investir conjointement dans Gameloft et Ubisoft participerait donc à une "stratégie de convergence opérationnelle" qui devrait lui permettre de lier les contenus et les plateformes du groupe avec les productions des deux sociétés dans le domaine des jeux. L'éventualité d'une fusion forcée entre ces deux sociétés à l'initiative de Vivendi ne peut pas être entièrement exclue. Et ce, d'autant plus que si Vivendi va jusqu'au bout de ses objectifs et parvient à sécuriser une participation majoritaire dans les deux sociétés et à les intégrer, il aura alors à sa disposition une société créatrice de contenus (Ubisoft) en s'assurant une audience importante et diversifiée (Gameloft).
Le résultat d'une telle opération s'insérerait alors parfaitement dans la "collection de Bolloré". Avec ces acquisitions, les deux sociétés mettent en place une stratégie multi-plateformes et digitale qui leur permettra de toucher tous les publics via une présence sur l'ensemble des supports de cet écosystème et de s'imposer comme leaders du divertissement digital.
A propos des auteurs : Diane Mullenex et Frédéric Ichay sont avocats à la cour au sein du cabinet Pinsent Masons.