Quel peut être le mode de prise en charge des patients souffrant de douleurs chroniques, donc d’insomnie, de fatigue et finalement, en raison de cet ensemble de facteurs, à risque accru de dépression ? On sait aujourd’hui que les somnifères ne doivent pas être pris sur une trop longue durée. Cette étude de l’Université de Warwick revient sur la thérapie cognitive et conclut, dans la revue Sleep, à ses bénéfices à long terme, à la fois sur la qualité et la durée du sommeil mais aussi sur la perception de la douleur. Une thérapie donc autant que possible, à privilégier.
» Un mauvais sommeil est un facteur de nombreux problèmes de santé et de précédentes études l’ont documenté dans l’obésité, le diabète, l’accident vasculaire cérébral, la maladie coronarienne, le risque de dépression, l’anxiété voire la toxicomanie. C’est également un trouble majeur et fréquent, associé aux douleurs chroniques. Or l’usage de somnifères n’est pas recommandé sur une longue durée, ce qui implique dans ce cas une solution non pharmacologique.
L’équipe a effectué un examen de la littérature et mené une méta-analyse de 72 études portant sur les effets de thérapies non médicamenteuses de l’insomnie associée aux douleurs chroniques chez un total de 1.066 patients âgés de 45 à 61 ans. Ces participants souffraient de douleur chronique liée au cancer, à l’arthrite ou à la migraine. Les études sélectionnées portaient sur toute une série d’approches comportementales et cognitives de l’insomnie, dont l’hygiène du sommeil, le » contrôle du stimulus » (CS), la restriction du sommeil (RS), la thérapie cognitive et la relaxation.
L’analyse souligne l’effet positif de la thérapie cognitive sur
· la réduction de l’insomnie
· mais aussi sur la diminution légère à modérée de la douleur immédiatement après la thérapie. l’amélioration du sommeil, liée à la thérapie cognitive suivie sur 12 mois au moins, entraîne une diminution des symptômes de dépression.
ØDes résultats qui suggèrent l’efficacité de la thérapie cognitive à la fois contre l’insomnie et la douleur chronique.
Autre conclusion, alors que les différentes thérapies avaient été testées sous plusieurs modes de dispensation (téléphone, internet…), la thérapie cognitive » marche » à condition d’être dispensée en consultation physique au patient.
Source: Sleep (In Press) et PLoS ONE 2015 DOI: 10.1371/journal.pone.0092158 Better Quality Sleep Promotes Daytime Physical Activity in Patients with Chronic Pain? A Multilevel Analysis of the Within-Person Relationship
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