- qu’il est arrivé hier et que vous l’avez peut-être déjà dans votre poche. Je serais même ravi pour vous que n’en ayez pas un dans votre poche, mais des milliers, quitte à devoir élargir la poche en question. Le nouveau billet de 20 euros est là. Comment le distinguer de l’ancien ? Par la somme qu’il représente ? Non, ce n’est pas une bonne réponse. Il est différent parce qu’il n’est pas tout à fait pareil, ça, c’est la bonne réponse. Il bénéficie des dernières innovations technologiques de protection vis-à-vis de la contrefaçon. Et cela se voit-il ? Oui. Si on regarde bien. Verrez-vous la fenêtre portrait de la princesse Europe, personnage de la mythologie grecque, intégrée dans l'hologramme, si vous placez le billet à la lumière ? Verrez-vous que le nombre 20 en bas à gauche, qui est couleur émeraude, vire au bleu lorsqu'on l'incline ? Billet toujours incliné, verrez-vous des lignes de couleurs de l’arc-en-ciel entourant le chiffre 20, sous l’hologramme ? Ou vous contenterez-vous de dépenser ceux que vous détiendrez sans les observer ? Si chacun d’entre vous décide de garder son avis pour lui-même, qui le connaîtra à part vous-même ?
- que l’information est arrivée avant-hier. L’avez-vous déjà lue et mise au fond de votre poche, avec votre mouchoir par-dessus ? A moins que vous ne placiez votre mouchoir sur votre poignet, sous votre manche, auquel cas je dois revoir ma première phrase. La cote de popularité du président. La nouvelle. Elle est tombée avant-hier. L’avez-vue, l’avez-vous lue ? Alors ? On a lu la même chose ? Elle a grimpé de 10 points pour atteindre 32 %. Lorsqu’on lit cette information dans la presse, la phrase exacte employée est la suivante : la popularité de François Hollande fait un bond de 10 points, à 32%, au lendemain des attentats de Paris, selon un sondage Odoxa. Nous sommes nombreux à nous moquer totalement de la cote de popularité du président, surtout dans les circonstances particulières des dernières semaines. Pourtant, les sondeurs sondent. Il faut surtout, vraiment surtout espérer que personne à l’Elysée ne s’est réjoui de la nouvelle. Mais peut-on en être certain ? Si chacun d’entre vous décide de garder son avis pour lui-même, qui le connaîtra à part vous-même ?
- qu’une étude a été menée par l'autorité britannique de régulation des télécommunications sur des adolescents âgés de 12 à 15 ans pour s’intéresser aux pratiques et au rapport qu'ils entretiennent avec le web. L'étude avance que seulement 50% des jeunes font appel à leur esprit critique afin de trier et filtrer les résultats issus d'une recherche sur le moteur de recherche. L’autre moitié doit cliquer au plus vite, au plus haut. Bon, soit. L’étude révèle aussi qu’un sur cinq estime que les résultats d'une recherche sur Google sont vrais et fiables. Aide-t-on les anglais ? Les laisse-t-on gérer avec leurs enfants ? Affirme-t-on, nous, haut et fort, que nous, pas plus que nos enfants, ne sommes dupes de rien, que nous, nous savons repérer les infos fausses, qu’on n'appelle strictement jamais les infausses entre nous ? Ah, savoir trier ! Qu’est-ce qui est vrai ? Qu’est-ce qui est frais ? Qu’est-ce qui effraie ? Si chacun d’entre vous décide de garder son avis pour lui-même, qui le connaîtra à part vous-même ?