Bourgogne: Domaine Guyon : Echezeaux 1999 et Saint Julien : Lagrange 1989

Par Daniel Sériot

Une nouvelle paire est servie par notre hôte, à l'aveugle et en carafe. L'Echezeaux 1999 du domaine Guyon offre un grand plaisir, la palette aromatique se diversifiait et se complexifiait au fur et à mesure de la dégustation. Il m'a semblé que quelques années de plus lui auraient été profitables. Notre hôte avec qui j'ai communiqué le lendemain m'a confirmé que le vin était plus épanoui 24 heures plus tard.

Lagrange 1989 est un très bon vin, le vieillissement sous verre lui a fait grand bien, avec des tannins qui devaient être assez marqués dans sa jeunesse, d'après de ce que l'on perçoit dans la finale 26 ans après sa naissance. Les fruits restent encore frais en milieu de bouche. La finale a un peu moins de charme, avec une expression aromatique moins précise et moins lisible. Ce millésime 1989 est inférieur au très réussi millésime 1990 dans cette propriété.

 Avec cette série, c'est un mijoté de jarret qui est servi. Il est cuisiné à la bourguignonne, mais l'acidité de la sauce et son velouté prouvent qu'il s'agit d'un rouge bordelais qui a été choisi. Moelleux de texture, parfum d'épices diverses et plantes bulbaires composent le fumet du plat, en parfaite adéquation avec le pinot (dont le poivre noir apparaît comme une composante) et avec le Lagrange que le vieillissement complexifie. 


Bourgogne Domaine Guyon : Echezeaux 1999

La robe est très soutenue, avec teintes orangées d'évolution. Le nez est bien ouvert avec des arômes de fruits mixtes (cerises et cassis), de baies de Setchuan, de roses et de violettes. L'attaque est très veloutée, le vin se développe dans un corps bien formé et plein agréablement charnu et fruité. La finale d'une bonne allonge, d'un élégant velouté de texture, est soutenue, harmonieuse, et complexe. Note plaisir :17

Bordeaux : Saint Julien : Lagrange 1989

La robe est assez profonde de couleur grenat, avec des nuances marron à orangée au bord du disque. Le bouquet d'une bonne intensité évoque le cassis mûr et les cerises légèrement rôties, les épices douces, avec des notes de myrtilles, de tabac, de sous-bois et de légère réglisse. La bouche est richement dotée, les tannins sont fondus et finement enrobés, le milieu de bouche est corsé, rehaussé de fruits plus frais (versus évolués). La finale est longue, bien tenue par des tannins sérieux au contour du grain poli, d'une bonne fraîcheur, soulignée par une palette aromatique un peu plus touffue et moins précise. Note plaisir : 16


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