Clair-obscur
Un peu de terre
entre ses orteils frêles
ce corps de femme garde
une odeur de vendanges.
Tous deux meunier blême,
sombre châtreur de truies
saluent dans le soir
regardant aussi bien
leur grande ombre projetée.
Un morceau de plâtre
se détache du mur
couvert de fleurs veloutées.
Exil
Le soir ils écoutent
la même musique à peine gaie
un visage se montre
à un tournant du monde habité
les roses éclosent
une cloche a tinté sous les nuées
devant l’entrée à piliers.
Un homme assis répète à tout venant
dans son velours gris
montrant les sillons à ses mains
moi vivant personne ne touchera
à mes chiens amis.
Jean Follain, Appareil
de la terre, Gallimard, 1964, p. 72 et 54.
Contribution de Tristan Hordé
Jean Follain dans Poezibao :
Bio-bibliographie, extrait 1, extrait 2, extrait 3, in notes sur la poésie
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