Un pignon à redents ou à redan ou en gradins ou à pas de moineaux est un pignon saillant (il dépasse de la toiture) dont les côtés sont découpés en gradins. Il est caractéristique en région flamande. Ses origines remontent au Moyen Age.
Bruges, Belgique
La saillie du pignon aurait comme principaux avantages de permettre l'accès à la toiture, souvent en chaume à l'origine, et de servir de coupe-feu. En architecture traditionnelle, les redents sont généralement couverts de pierres plates qui les protègent de la pluie, empêchent les infiltrations d'eau dans le mur porteur et permettent au couvreur ou au cheministe d'y poser ses outils. Ces pierres sont souvent (mais pas toujours) inclinées vers le bas, de manière à laisser s'écouler l'eau de pluie. Dans l'évolution de l'architecture vers le monumental, les redents augmentent de taille et ne jouent pas de rôle particulier, sinon esthétique et décoratif.
En Flandre belge et française, les pignons à redents se sont généralisés à partir du Moyen Age, vraisemblablement à cause des taxes sur la largeur des maisons : on en est venu à construire en hauteur et à privilégier cet aspect de la façade. Les divisions horizontales correspondant à la hauteur des étages tendent souvent à se réduire en hauteur, provoquant par effet d'optique une « fausse perspective » qui accentue l'effet de hauteur. La dimension des redents exclut alors tout aspect pratique, leur rôle n'est plus que décoratif et à partir de la Renaissance on voit apparaître les courbes qui feront progressivement disparaître l'aspect en « gradins ».
Ariège, France
Outre la Flandre, on en trouve dans la vallée de l'Aisne, le Jura, le Bugey, la Savoie, les Pyrénées...
L'architecture régionaliste les remet à l'honneur à partir du XIXe siècle et encore aujourd'hui.
D'après Wikipédia