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MONDE > L'avion russe abattu par la Turquie avait été averti dix fois

Publié le 25 novembre 2015 par Fab @fabrice_gil
La Turquie a abattu hier matin un avion militaire russe de type SU-24 près de sa frontière avec la Syrie. Poutine estime l’acte à un "coup de poignard dans le dos".

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Avion d’attaque Su-24 de la flotte russe I Photo ©Reuters

Le numéro deux d'une brigade de rebelles turkmènes en Syrie a affirmé que ses hommes avaient abattu, près de la frontière turque, les deux pilotes du Soukhoï Su-24 russe alors qu'ils s'étaient éjectés et descendaient en parachute. De son côté, le ministère russe de la Défense affirme que l'avion n'a jamais quitté l'espace aérien syrien, mais la Turquie affirme que l'appareil a violé son espace aérien. D'après des sources militaires, des F-16 de l'armée turque auraient prévenu le SU-24 "10 fois en 5 minutes" avant d'abattre l'appareil. Une information que confirme le Pentagone : "Nous étions en mesure d'entendre tout ce qui se passait, ces (communications) étaient sur des canaux ouverts", a déclaré le colonel Steve Warren. "Je confirme cela", a répondu le porte-parole militaire américain interrogé sur les dix avertissements que la Turquie affirme avoir donnés à l'avion russe accusé d'avoir violé son espace aérien.

Pour Vladimir Poutine, il y aura des "conséquences sérieuses" - "C'est un incident très sérieux", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, aux journalistes, les appelants à "être patients. Quand il y aura davantage d'informations, ce sera plus clair". La perte d'aujourd'hui est un coup de poignard dans le dos qui nous a été porté par les complices des terroristes, a déclaré Vladimir Poutine lors d'une conférence de presse en présence du roi de Jordanie Abdallah II. Cette décision de la Turquie d'abattre un avion de combat russe aura des "conséquences sérieuses" sur les relations entre Moscou et Ankara, a ajouté le président russe. "Je ne peux qualifier autrement ce qu'il s'est passé aujourd'hui. (...) Nous ne tolérerons jamais que des crimes comme celui d'aujourd'hui soient commis".Après s’être éjectés de l’avion, l'un des pilotes a été capturé par les rebelles syriens. Selon le chef d’état russe, l'avion et les pilotes "ne menaçaient nullement la Turquie" puisqu'ils "remplissaient leur mission principale" en frappant des groupes de combattants principalement composés de ressortissants russes dans le nord de la province de Lattaquié. "Nous avons toujours eu avec la Turquie des bonnes relations de voisinage mais plus encore des relations amicales avec le gouvernement. Je ne sais pas qui avait besoin de ce qu'il s'est passé aujourd'hui. Sûrement pas nous". Le président a en outre regretté qu'Ankara ait demandé une réunion extraordinaire de l'Otan, dont elle est membre, au lieu de discuter du problème directement avec Moscou.
Russie et Turquie, une histoire compliquée - Depuis le début de l'intervention militaire russe aux côtés du régime du président Bachar al-Assad fin septembre, les incidents de frontière se sont multipliés entre Ankara et Moscou. Le 3 octobre dernier, des chasseurs turcs avaient intercepté un avion militaire engagé en Syrie ; Avion qui avait violé leur espace aérien, forcé à faire demi-tour. Moscou avait alors mis en cause les "mauvaises conditions météo". L'armée turque avait également abattu le 16 octobre dernier un drone de "fabrication russe" qui avait pénétré dans le ciel turc. Washington l'avait identifié avec quasi-certitude comme appartenant à l'aviation russe, ce que Moscou a toujours nié. La tension entre les deux pays s'est encore accrue ces derniers jours, après une série de bombardements qui ont, selon Ankara, visé des villages de la minorité turcophone de Syrie. La Turquie a convoqué vendredi l'ambassadeur russe pour le mettre en garde contre les "sérieuses conséquences" de cette opération.L'Otan a tenu une "réunion extraordinaire" hier après-midi à Bruxelles "à la demande de la Turquie" afin que celle-ci "informe les Alliés" au sujet de l'avion abattu. "En ce moment dangereux après qu'un avion russe a été abattu, nous devons tous garder la tête froide et rester calme", a déclaré Donald Tusk sur son compte Twitter. De son côté, Berlin appelle la Turquie et la Russie à la "prudence" : "J'espère que la prudence et le bon sens règnent dans les deux capitales», a déclaré le chef de la diplomatie allemande, disant craindre que "la lueur d'espoir qui venait seulement d'apparaître (lors de pourparlers à Vienne sur le conflit syrien) est en train d'être détruite". Damas dénonce de son côté "une agression flagrante contre la souveraineté syrienne, la partie turque a abattu un avion russe ami sur le territoire syrien, à son retour d'une mission de combat contre le groupe Daesh", selon une source militaire citée par l'agence officielle Sana. FG

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