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Comment vivre ses émotions comme des énergies positives (2)

Publié le 25 novembre 2015 par Eric Acouphene

Comment vivre ses émotions comme des énergies positives (2)

La colère est la deuxième émotion dont on dispose. C'est une énergie puissante qu'il convient d'apprendre à canaliser. Elle est déclenchée par les violations de territoire dont nous sommes ou croyons être la victime. L'injustice est une violation de territoire : le non-respect de nos droits. On peut être victime d'une violation de territoire physique, d'une violation de territoire effectif, d'une violation de territoire intellectuel, d'une violation de territoire spirituel, tous ces niveaux à titre indicatif, il y en a bien d'autres, évidemment. En médecine chinoise, la colère concerne le foie et par ricochet l'équilibre glycémique, etc. La fonction utile (positive) de la colère est de déclencher une énergie de changement, étant entendu que le premier changement est à générer en soi puisqu'on ne peut prétendre changer l'autre.
Un travail est d'abord à faire sur ce que nous estimons être "notre territoire". Les autres ne sont pas nos objets, ils n'ont pas le pouvoir de "nous faire ça" : nous rendre triste, fou, etc... si nous ne leur accordons pas ce droit. Le travail à faire est donc de développer la conscience d'être soi dans ses propres limites en relation avec l'autre, autre qui lui-même a ses propres limites.
(Je recommande quelques livres simples à ce sujet : "La colère, Y'a pas de mal à être en colère" de Michaelene Mundy Éd. du Signe ; "Un temps pour s'entendre avec des gens difficiles" de Lisa Engelhardt Éd. du Cerf ; "Lili trouve sa maîtresse méchante" "Lili a été suivie", "Jérémy est maltraité" "Lili se dispute avec son frère" "Lili est fâchée avec sa copine" "Les parents de Max et Lili se disputent" "Max est jaloux" "Max se bagarre" "Max est racketté" Collection Ainsi va la vie, Calligram ; et un livre plus compliqué : "Sainte colère" de Lytta Basset Bayard Labor et Fidès 2006.)
La troisième émotion dont nous disposons est la tristesse. Elle est déclenchée par les pertes, ce que nous appelons les deuils...
Les pertes que nous inflige la vie sont nombreuses et variées. On a pu en faire la liste suivante : les pertes d'objets ou de biens, le deuil est d'autant plus grave que l'objet était investi de façon affective;
les pertes de lieu : pays, maison, quartier, etc.;

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les pertes liées aux étapes de croissance, c'est ainsi qu'on a pu décrire chez le nouveau-né des deuils de placenta ou de cordon ombilical, etc. la survenue des caractères sexuels secondaires chez l'adolescent s'accompagne d'un certain état de deuil, ne dit-on pas "enterrer sa vie de garçon", l'arrivée d'un premier enfant peut être vécue par les parents comme un certain deuil, celui de leur vie à deux, etc.;
les pertes de réalités symboliques : langue, nationalité, honneur, confiance, projets, idéaux, croyances, foi. La trahison, la perte d'une idéologie, la perte de la liberté, la perte de la foi engendrent un état de deuil;
les pertes liées aux fidélités ancestrales : changer de classe sociale, être incapable de reprendre un patrimoine, etc.;
les pertes de projets ou les pertes liées à l'investissement professionnel, le chômage, la mise à la retraite, etc., et même, curieusement, une promotion;
les pertes de parties de soi et d'apparence de soi : devenir obèse, perdre la vue, perdre un membre, perdre sa force physique;
les pertes d'animaux;
les pertes de générativité : se découvrir stérile, ne plus pouvoir faire d'enfant, perdre son inspiration et sa créativité, voir son oeuvre détruite, ne pas pouvoir transmettre ce qu'on sait ou ce qu'on a fait...;
les pertes de maîtrise de rôle;
les pertes liées à la violence subie;
les pertes liées aux maladies et au vieillissement;
les pertes partielles de personnes : la personne reste vivante, mais elle nous quitte (c'est le cas du divorce), devient inaccessible du fait d'une maladie, perd la raison, se fâche, trahit;
les pertes partielles en ce qui concerne les enfants : l'enfant naît avec une malformation ou est victime d'un grave accident qui le laisse invalide, l'enfant se drogue, l'enfant échoue scolairement, l'enfant tombe malade psychiquement, l'enfant est victime d'une maladie somatique grave, etc.;

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les pertes liées à la disparition d'un enfant ou d'un adulte, ce sont des pertes très graves, car il y a une grande difficulté à admettre la réalité, du fait qu'on ne peut vérifier que l'autre est mort;
les pertes d'enfant : l'avortement, les fausses couches, les morts-nés, les morts subites du nouveau-né... La perte d'enfant est un deuil qu'il est très difficile de dépasser, car souvent l'enfant est investi comme étant celui qui nous permet d'espérer survivre à notre propre mort. Selon le type d'accident arrivé à l'enfant, le deuil est plus ou moins difficile à surmonter. Si l'enfant a été enlevé, torturé, etc., s'il a été tué lors d'un accident dont on est responsable, s'il a été tué par un tiers, la plus grande difficulté est de dépasser le ressentiment à l'égard de l'autre ou à l'égard de soi. L'enfant peut également se suicider, se droguer, échouer, le parent est alors confronté à un sentiment de perte très important. Il faut mettre dans les états de deuil liés aux pertes les situations où l'enfant perd son statut social en devenant délinquant;
les pertes de petits-enfants sont très sensibles. Il faut se rappeler que même, à 90 ans, l'enfant qui en a 70 reste l'enfant de sa maman;
les pertes d'enfants sont à considérer du point de vue des frères et soeurs qui peuvent développer de très graves pathologies de l'affectivité à la suite d'une disparition dans la fratrie. Il n'est pas rare de rencontrer des femmes qui se sont unies à un conjoint représentant leur frère disparu ou qui projettent sur leur enfant l'ombre du frère ou de la soeur disparu(e). Cela entraîne beaucoup de problèmes dans le couple et des troubles très importants chez les enfants;
les pertes d'adultes sont du même ordre que celles que j'ai répertoriées pour les enfants. Les plus graves restent les disparitions, les meurtres, les suicides puis les maladies et la mort de vieillesse, sans oublier la déchéance, par exemple l'alcoolisation d'un conjoint.
En médecine chinoise, la tristesse est reliée aux poumons et au gros intestin. La tristesse permet d'entrer dans l'état de deuil, état ressource dans lequel on se met pour faire face aux pertes. On parle de travail de deuil par assimilation au travail de l'accouchement. Il s'agit donc bien d'un mouvement de la vie et comme nous savons vivre, "nous savons faire le deuil".
(Je recommande quelques livres simples à ce sujet : "Le deuil, Y'a pas de mal à être triste" de Michaelene Mundy Éd. du Signe ; "Le divorce, comment aider les enfants à passer le cap" de Emily Menendez-Aponte Éd. du Signe ; "Les parents de Zoé divorcent" "Grand-père est mort" "Le père de Max et Lili est au chômage" Collection Ainsi va la vie, Calligram ; "Au revoir blaireau" de Susan Varley Gallimard ; "Faustine et le souvenir" de Sandrine Pernusch Éd. Messidor La Farandole ; "Les deux maisons de Désiré Raton" de Lydia Devos et Pierre Cornuel Grasset Jeunesse 2000 "Quelqu'un que tu aimais est mort" de Agnès Auschitzka et Nathalie Novi Bayard Jeunesse "Un temps pour se remettre d'un divorce" Kathryn Lankston Éd. du Cerf "Un temps pour le deuil" de Karen Katafiasz Éd. du Cerf et quelques livres plus compliqués de Jean Monbourquette : "Aimer, perdre et grandir : assumer les difficultés et les deuils de la vie" Ed. Bayard Centurion, 1995 ; "Grandir ensemble dans l'épreuve : groupes d'accompagnement de jeunes confrontés au divorce et au deuil" Ed. Médiaspaul, 1993 ; "Groupe d'entraide pour personnes en deuil" Novalis 1996 ; "Comment pardonner : pardonner pour guérir, guérir pour pardonner" Ed. Bayard Centurion, Novalis 1992 ; sans oublier les ouvrages de Christiane Singer et entre autres, "Du bon usage des crises" Folio.)


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