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Fouad LAROUI s’amuse avec les mots et nous amuse un peu aussi.

Par Citoyenhmida

Un recueil de nouvelles de Fouad LAROUI, quoi de mieux pour faire passer les moments de tension que nous vivons bien involontairement, avec les massacres perpétrés depuis une dizaine de jours un peu partout dans le monde!

De Beyrouth à Paris, de Bamako à Fotokol dans le nord du Cameroun!

J’ai donc pris “L’ÉTRANGE AFFAIRE DU PANTALON DE DASSOUKINE” dans l’édition Julliard-Pocket parue en août 2015, la première édition datant du mois d’octobre 2012

dassoukine

Je ne connaissais pas cette production de Fouad LAROUI, bien que sachant qu’elle avait remporté le prix Goncourt de la nouvelle pour l’année 2013. Mais je me méfie des prix littéraires et ils ne guident pas mes choix de lecture.

J’ai bien fait de me méfier, car ce petit ouvrage présenté comme étant des “Nouvelles”, est en fait un ensemble de textes dont la majorité ne répond à pas à la définition classique de ce genre littéraire : “un récit fictif très bref qui fait appel à la réalité et se termine avec un dénouement inattendu qu’on appelle la chute”.

Les éditions Juilliard et Fouad LAROUI nous auraient donc trompés sur la marchandise ? Pas tout à fait, parce le premier texte qui donne son titre au recueil est une “nouvelle” : un récit bref, une situation qui a l’apparence de la réalité et une chute intéressante.

Le dernier également ! D’ailleurs le texte répond plus encore à la définition de “nouvelle” : il est très bref, il fait appel à une réalité concrète et la chute est absolument inattendue.

Mais très vite apparaît le véritable but de Fouad LAROUI, annoncé dès la première phrase de l’ouvrage : parler du surréalisme et surtout montrer qu’il peut en faire usage comme les grands auteurs francophones.

Le deuxième texte intitulé “Dislocation”, qui s’étend sur plus de vingt pages et forme le plus long corpus du recueil, est un véritable exercice de “cadavre exquis” dont l’auteur est une seule et même personne.

Parti de cette simple phrase : ” Que serait, se demanda-t-il, un monde où tout serait étranger?, Fouad LAROUI s’engage dans une véritable réflexion sur l’exil, le couple mixte, la tolérance! Nous sommes donc loin de l’esprit de la nouvelle, de sa technique et de sa forme. Mais le texte reste attrayant, agréable àlire et prête à réfléchir.

Si d’autres textes sont des véritables nouvelles bien tournées, bien écrites, comme “Le garde du corps de Bennani”, qui rappelle les années de prépa de l’auteur au lycée Lyautey à Casablanca, celui intitulé “L’invention de la natation sèche” est un brin poussif, l’auteur cherchant à tout prix l’humour, sans y parvenir forcément.

Comme souvent, cet opus de Fouad LAROUI, s’il lui a permis de s’almuser avec les mots et de nous amuser parfois, porte la marque de l’auteur, à savoir son manque de régularité dans l’effort et donc dans la qualité.

“L’étrange affaire du pantalon de Dassoukine” méritait-t-il de recevoir une quelconque récompense littéraire? A mon humble avis, non!


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