Climat: 15 vérités qui dérangent est un livre écrit par un collectif, sous la direction d'István Markó, professeur de chimie à l'Université Catholique de Louvain. Font également partie de ce collectif, s'exprimant à titre personnel, les intellectuels et les scientifiques belges suivants:
- Anne Debeil, ingénieur civil chimiste, ingénieur conseil en sécurité et environnement
- Ludovic Delory, essayiste et journaliste
- Samuel Furfari, ingénieur civil chimiste, maître de conférences à l'Université Libre de Bruxelles
- Drieu Godefridi, docteur en philosophie, essayiste et administrateur de société
- Henri Masson, ingénieur civil, docteur en sciences appliquées, professeur émerite de l'Université d'Anvers
- Lars Myren, ingénieur civil chimiste, ingénieur conseil en sécurité et environnement
- Alain Préat, docteur en géologie, professeur à l'Université Libre de Bruxelles
Ce livre poursuit deux objectifs essentiels:
- déverrouiller le débat sur le changement climatique
- exprimer les raisons d'un triple questionnement, qui se traduit par 15 vérités qui dérangent, allusion non voilée au film de propagande de David Guggenheim, Une vérité qui dérange (2006), où Al Gore tient la vedette.
Aujourd'hui la recension de ce livre porte sur le troisième terme de ce questionnement, à savoir la réception qui est faite aux rapports du GIEC et les 5 vérités qui dérangent à leur propos, et sur les conclusions auxquelles aboutit le collectif.
1) Les thèses du GIEC ne font pas l'objet d'un consensus scientifique
On nous rebat les oreilles avec le prétendu consensus scientifique sur le réchauffement climatique d'origine anthropique. Quand cela serait, cela ne prouverait pas pour autant que le GIEC détienne la vérité. L'histoire des sciences montre qu'un consensus sur une question scientifique peut toujours être remis en cause.
Ce qui fait la différence entre la science et la foi, c'est que les théories de la première sont réfutables et que les dogmes de la seconde ne le sont pas... En disant donc que le débat est clos sur le réchauffement climatique, on quitte le terrain de la science pour celui de la religion.
Le plus beau est qu'en l'occurrence, il n'est même pas vrai qu'il y ait consensus...
Le livre cite notamment parmi les hérétiques de l'actuelle religion climatique:
- trois prix Nobel de physique: Pierre-Gilles de Gennes, Ivar Giaever, Robert B. Laughlin
- un prix Nobel de la paix (comme le GIEC): Norman Borlaug
- 400 scientifiques de haut niveau identifiés dans le rapport du Sénat américain du 20 décembre 2007 (ils sont plus d'un millier aujourd'hui)
L'hérétique risque d'être excommunié des revues scientifiques (infiltrées par les partisans du GIEC), d'être déconsidéré "auprès des pouvoirs subisidiant les recherches", d'être privé par ses pairs de tous moyens de recherche. Alors il faut un certain courage et un courage certain pour s'opposer à ce mainstream religieux.
2) La presse ne traite pas de la problématique du réchauffement climatique avec tout le recul critique, l'objectivité et l'impartialité qu'on est en droit d'attendre d'elle.
Avec les thèses du GIEC, la presse est servie en matière de catastrophisme vendeur. C'est du pain bénit pour elle. André Gide disait: "On ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments." Il pourrait dire aujourd'hui: "On ne fait pas de bon journalisme avec des prévisions radieuses."
Là, pour le coup, il y a quasi consensus dans la presse... pour soutenir les thèses du GIEC, considérées comme incontestables, quitte à tricher sans vergogne pour les besoins de la cause (voir les photos-montages destinés à faire croire à l'extinction des ours polaires...).
Quand, par extraordinaire, la parole est donnée à un connard de climato-sceptique (pour reprendre le terme galant de cette femme savante, au sens de Molière, qu'est Nathalie Kosciusko-Morizet), elle est assortie de mises en garde contre l'hérésie qu'il représente et d'attaques ad hominem.
La presse n'organise de toute façon pas de débats, ou rarement, entre partisans des thèses du GIEC et opposants, pour la bonne raison que les premiers n'aiment pas la contradiction et se défilent sous prétexte de ne pas se commettre avec les pestiférés que sont les seconds.
La presse va dans le sens du vent. Comme elle soufflait le froid hier (dans les années 1970, elle rapportait les inquiétudes des climatologues sur le danger imminent d'un refroidissement), elle souffle le chaud aujourd'hui. C'est le degré maximum du parti pris et le degré zéro de l'esprit critique...
3) En raison de la popularité des thèses du GIEC résultant de leur diffusion médiatique complaisante, les partis politiques avalisent les thèses du GIEC et ne contestent pas, sur le principe, la nécessité de réduire les émissions de CO2.
Courageux, mais pas téméraires, les partis politiques. Ils se laissent impressionner par la propagande faite en faveur des thèses du GIEC et, comme ils ne veulent pas se mettre à dos l'opinion publique, qui adhère massivement à ces thèses et dont ils doivent tenir compte pour exister, ils sont quasi unanimes à les soutenir à la différence de nombre de scientifiques...
4) En dépit de l'indication selon laquelle il est régulièrement remis à jour, le site du Service Fédéral du gouvernement belge www.climat.be contient des documents erronés et périmés (depuis près de dix ans), dont la lecture induit automatiquement le citoyen en erreur, manquant ainsi à sa mission de formation du citoyen.
Le livre donne des exemples de ce qu'il avance. Et, il y a de quoi être effaré. Car force est de constater que les documents erronés et périmés, qu'il reproduit en pages 198, 199 et 200, figurent toujours (à la date de ce jour) sur le site officiel de l'Etat belge, leur donnant une caution institutionnelle.
Il s'agit:
- du graphique de l'évolution des températures et des concentrations en CO2 au cours des 400.000 dernières années (1999)
- du graphique de la concentration du CO2 dans l'atmosphère (plus bas, sur la même page, sans mention de date)
- du Hockey-Stick de Mann (en archive...)
5) Les milieux économiques et financiers ont été contraints de s'adapter aux politiques contre le changement climatique qui affectent durement leur productivité et leur compétitivité alors que d'aucuns ont réussi à se ménager des rentes de situation au détriment de leurs concurrents et des contribuables.
Notons seulement, avec l'auteur collectif du livre, "que les concepteurs historiques et les idéologues de la lutte contre le réchauffement climatique (Al Gore, Maurice Strong, Rajendra Kumar Pachauri, etc.) ne furent pas les derniers à exploiter cette filière pour bâtir des fortunes parfois colossal avec l'argent public injecté massivement dans les politiques dont ils sont les plus fervents défenseurs"...
C'est beau, c'est grand, c'est généreux... le climatisme.
Conclusions
On ne peut pas faire l'économie des deux débats, scientifique et politique. Il en va de l'avenir de l'Europe:
- les pays européens avalisent en effet les thèses du GIEC sans sourciller, or elles sont discutables, ce livre le confirme
- les pays européens, s'ils suivent les recommandations du GIEC seront "parmi les seuls à infliger à leurs nationaux et à leurs entreprises des contraintes lourdes et coûteuses pour restreindre leur consommation d'énergie fossile"
En conséquence:
- les entreprises européennes diminueront leur production, importeront depuis l'extérieur de l'Europe ou délocaliseront
- le prix de l'électricité s'envolera
- les pouvoirs publics devront intervenir massivement pour soutenir les énergies renouvelables
- la création d'emplois verts sera coûteuse pour l'Etat, donc pour les contribuables, et ne compensera pas loin de là la perte d'emplois dans tous les autres secteurs d'activité du fait de leur perte de compétitivité
- tous ses efforts n'auront, de plus, qu'un effet symbolique sur la diminution des émissions de CO2.
Se posent plusieurs questions:
- l'objectif du GIEC est-il de lutter contre le changement climatique ou de réformer l'économie mondiale?
- plutôt que de lutter contre des changements climatiques, qui sont probablement d'origines naturelles, ne faudrait-il pas plutôt chercher à s'y adapter?
- enfin, en refusant tous débats, la liberté de pensée, la liberté d'expression et la liberté académique ne sont-elles pas en grand danger?
Francis Richard
Climat: 15 vérités qui dérangent, Collectif sous la direction d'István Markó, 320 pages, Texquis
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