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Et si on réfléchissait avant la guerre probable en "Syrak" ?

Publié le 23 novembre 2015 par Charles Bwele @blog_e_sphere
La France, blessée, traumatisée, en colère - à juste titre, depuis les attentats du vendredi 13 novembre 2015, emprunte-t-elle peu ou prou la même voie que les Etats-Unis après le 11 septembre ? La guerre probable de Hollande-Obama-Poutine sera-t-elle la "bonne" ?
Et si on réfléchissait avant la guerre probable en

Paris compte s'allier à Moscou, à Washington, à Londres et compagnie dans une guerre uniquement ou essentiellement aérienne contre Daesh en Syrie. Et en Irak ? Pour peu que cette nouvelle coalition ad hoc entreprenne une guerre terrestre en Syrie ou dans le "Syrak" djihadiste (= Nord-Syrie + Nord-Irak = la superficie du Royaume-Uni), sera-t-elle plus efficace que les précédentes ? Peut-on réellement combattre Daesh dans son fief syrien en omettant celui irakien et vice-versa ?

Plusieurs armées de l'OTAN n'ont pu venir à bout des Talibans afghans (et/ou pakistanais ?) après 14 ans de guerre terrestre et aérienne, parfois agrémentée de concepts stratégiques fumeux et rutilants tels que la "COIN" (counterinsurgency). Quelles leçons ont été tirées de l'expérience afghane ? 

Que sont devenues l'Irak, la Syrie et la Libye après plusieurs guerres aériennes, terrestres, hybrides ou irrégulières plus ou moins supervisées par l'Occident ? Une multitude d'experts en stratégie suggèrent d'intégrer les Kurdes (PKK, YPK, Peshmerga), le Hezbollah (chiite) et l'Iran (chiite) à une grande coalition un peu désordonnée contre Daesh. Comment réagiront les populations sunnites face à ce déluge coalisé de feu ? N'est-ce pas consolider la théorie d'une guerre sainte contre l'islam sunnite au cœur de la Mésopotamie ? Qui peut croire un instant que les richissimes donateurs du Golfe arabe, choyés par les banques et les chancelleries occidentales, resteront de marbre face à l'appel de leurs frères sunnites ?
D'une certaine façon, Daesh use de l'esprit pour mieux frapper l'Occident et la Russie qui ne semblent lui opposer que de la matière. Et si l'Etat islamique, à l'image d'Al-Qaïda auparavant, ne provoquait et n'attendait qu'une confrontation avec le "Grand Monde Chrétien" pour mieux attirer et galvaniser la constellation djihadiste ? 

Les guerres de Bush en Irak et en Afghanistan avaient donné ses lettres de noblesse à Al-Qaïda et crée un terreau fertile à Daesh. La guerre de Hollande-Obama-Poutine en Syrie/Irak donnera-t-elle naissance à des start-up djihadistes encore plus radicalisées que l'Etat islamique ?

En-deça de la nécessité de combattre Daesh et de protéger autant que possible le territoire français et ceux européens de ses attaques terroristes, Paris a-t-elle réellement pesé le pour et le contre d'une opération militaire coalisée en Syrie/Irak ? Est-elle mue par les impératifs du théâtre de la sécurité ou par une géopolitique de l'émotion ? L'Occident et la Russie ont-ils une véritable stratégie politique pour le Syrak au-delà de leurs soutes à munitions ?
Selon le philosophe allemand Wilhem Dilthey, "la réalité du monde extérieur s'éprouve et se vérifie par sa résistance".

En savoir +Paris, 13.11.2015 : Et si on posait les vraies bonnes questions ? / De la main invisible au cercle vicieux du terrorisme(Electrosphère) 

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