Seul sur Mars

Publié le 23 novembre 2015 par Allo C'Est Fini

Ces dernières années, on a pu constater une sorte de renouveau des films de science-fiction liés à la conquête spatiale: des oeuvres comme Gravity ou Interstellar offrent, en effet, non seulement une approche plus réaliste – si tant est qu’on puisse être réaliste en SF – mais aussi une dimension plus humaine à ce type de cinéma. Car ces films ne mettent pas en scène l’espèce humaine face à l’hostilité d’un univers inamical où d’envahisseurs venus d’autres galaxies, mais plutôt l’homme face à ses propres contradictions, à ses propres limites physiques et technologiques, comme dans 2001 l’Odyssée de l’espace, ou dans Blade runner. Le résultat est, à mon sens, bien plus intéressant.


Seul sur Mars relève de cette catégorie de films, et on a plaisir à retrouver le Ridley Scott de Blade Runner, et non celui d’Alien ou de Prometheus, films majeurs dans leur catégorie, mais dont le genre a fini par me lasser. Absolument superbe en 3D, Seul sur Mars est probablement l’un des films les plus réussis de ce réalisateur génial, et son succès au box-office en est la preuve (près de 500m$ de recettes, mieux que Gladiator et Prometheus).

Matt Damon y campe un astronaute, botaniste de formation, que son équipage abandonne sur Mars, le croyant mort, suite à une évacuation d’urgence du camp de base pris dans une tempête martienne. Comment ce botaniste va s’y prendre pour survivre d’abord, puis reprendre contact avec la terre, avant d’être sauvé dans un happy end un peu mielleux (la partie la moins réussie du film), c’est ce que vous découvrirez au terme de ces 2h20 de grand cinéma de science-fiction.

Alors bien entendu, on se dit qu’il y a du Alain Bombard dans ce film, dans cette manière de s’organiser méthodiquement pour ne rien laisser au hasard, et tenir le plus longtemps possible en milieu hostile. Impossible de ne pas penser, bien entendu, à un autre film de naufragé, au Tom Hanks de Seul au monde, et la petite barbichette finale de Matt Damon y fait probablement référence. Et puis, cerise sur la gâteau, la petite séquence en hexadécimal vous permettra d’expliquer à vos enfants qu’est ce que le code ASCII…

Mais il n’y a pas que cela. Seul sur Mars renoue avec ce que la conquête spatiale présente de plus noble, cette capacité à allier la plus haute technologie avec une approche de la survie et du scoutisme qui rappelle la fameuse séquence d’Apollo XIII. L’esprit de débrouillardise, la capacité à résoudre, rapidement, de petits problèmes, y tiennent une place essentielle. Le scotch, meilleur ami de l’astronaute, trouve enfin un film à sa hauteur. Et l’on touche du doigt ce qui fait la grandeur de ce grand projet que la NASA a si bien su porter, au nom de l’humanité: la conquête spatiale est avant tout affaire d’ingéniosité, plus que de prouesse technique. Loin d’être source de fragilité, le facteur humain y retrouve son caractère central.

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