GASPILLAGE ALIMENTAIRE : Et si on le réduisait? – Ça vaut le Diet’Tours

Au menu ce mois-ci, un regard sur le gaspillage alimentaire et le tout parsemé d’idées très innovantes pour éviter que le champ ne finisse à la poubelle.

Les petites actions de chacun pour notre plus grand bien !

L’Edito…

«Qui jette un œuf, jette un bœuf» (Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt) 16 Octobre 2015 :  «Anti-gaspi, pour le climat aussi», la 3ème journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire réunissait de nombreux acteurs pour mener plusieurs interventions :

• l’opération «zéro gaspi» dans les restaurants de collectivité,
• des événements festifs de type «Disco Soupe» dans les quartiers,
• des animations anti-gaspillage dans les supermarchés [1]

Quelques informations chiffrées
Au niveau mondial, chaque année 1.3 milliard de tonnes de nourriture sont gaspillés ce qui est considérable (d’après l’article du Sénat [2] du 04/06/2015). Plusieurs secteurs sont concernés:

• sur les champs de production agricole : les fruits et légumes non calibrés sont directement jetés.
• lors du transport, certains produits peuvent être abîmés et sont également mis à la poubelle.
• au sein des usines, il y a là encore des pertes lors de l’élaboration des plats cuisinés.
• les produits n’échappent pas non plus à la course de la fraîcheur et aux critères « d’esthétique » imposés par les supermarchés.
• au niveau des ménages, des restaurants de collectivités, le surplus d’achat, les oublis dans le réfrigérateur, la mauvaise estimation des portions accentuent le poids du gaspillage.
• certains aliments passent directement du caddie à la poubelle, sans même être entamés.

Et la France dans tout ça ?
La quantité de déchets alimentaires dans l’hexagone représente 7.1 millions de tonnes chaque année [2]. Plus explicitement, cela équivaut à 20 kg de nourriture gâchée par habitant par an dont 7 kg de produits encore emballés.

Soit 400€ de votre budget qui finit à la poubelle !!!

Quelques raisons à l’origine du gaspillage alimentaire
Le gaspillage alimentaire est présent tout le long de la chaîne alimentaire, de la production à la consommation finale par les ménages.
La société actuelle a contribué à la standardisation des produits. Le calibrage de nos aliments (fruits et légumes, steaks hachés…) inflige de nombreuses contraintes aux industriels. C’est la raison pour laquelle d’importantes quantités de produits comestibles mais non conformes aux règles d’esthétique (concernant le poids, la taille, la forme et l’aspect) sont refusés par les supermarchés et ne quittent donc jamais l’exploitation agricole. Le rejet des ces denrées est souvent plus économique que leur utilisation ou leur réutilisation.

On note également le fait que dans les pays riches, une situation d’abondance (grandes quantités d’aliments disponibles dans les magasins et dans certains restaurants proposant des buffets à des prix forfaitaires) influence l’attitude des consommateurs et favorise un gaspillage alimentaire important.

Les nombreuses offres de promotion faites par les magasins de type «pour un produit acheté le 2ème est offert» sont aussi à prendre en compte.

Les cantines scolaires gérées par les collectivités sont également à l’origine de certains gâchis (problème de gestion de production et de gestion de stock).

D’autre part, dans les supermarchés nous avons tous tendance à chercher dans les rayons, le produit ayant la date de péremption la plus longue. Grave erreur !! Les grandes surfaces ne pouvant plus commercialiser les aliments avec une date dépassée, ils se voient donc dans l’obligation de les jeter.
Aujourd’hui, on se fie beaucoup à ces dates entraînant parfois à tord du gaspillage.
Malheureusement, ce ne sont pas les seules raisons du gaspillage.

Quelques mesures de prévention
En août dernier, le ministère de l’écologie et les enseignes des grands distributeurs français se sont accordés sur une convention d’engagement volontaire pour lutter contre le gaspillage alimentaire.
Les produits invendus mais encore comestibles finissent encore en quantité dans les poubelles des supermarchés. Désormais, les moyennes et grandes surfaces de plus de 400 mètres carrés auront l’obligation de conclure une convention avec une association caritative, afin de faciliter les dons alimentaires. Par ailleurs, les produits sous marque de distributeur qui seraient retournés au fournisseur, alors qu’ils sont détruits actuellement, seront autorisés au don [3].

Visuel de la publicité Intermarché. Agence Marcel

Quelques projets innovants
À travers de nombreux spots publicitaires, nous avons tous entendu parler de la campagne des « fruits et légumes moches » lancée par Intermarché. Dans le cadre de cette opération, l’enseigne « remonte le moral des recalés des fonds de cagettes ». En effet, malgré leur aspect, ces aliments possèdent les mêmes qualités nutritionnelles que leurs cousins standardisés. La nature est bien faite : tous ces produits sont consommables malgré leur apparence. Belle initiative à suivre !!

Disco Soupe

Saviez-vous également qu’une journée nationale de lutte contre le gaspillage existe. Celle-ci vise à mobiliser la population à travers diverses actions, tels que des événements festifs appelés « Disco Soupe ». C’est un mouvement solidaire, occupant l’espace public et utilisant les aliments comestibles destinés à la poubelle afin de cuisiner dans la rue dans une ambiance musicale et conviviale pour sensibiliser au gaspillage [4].

Et l’environnement dans tout ça ?
D’après l’Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement, le cycle de vie de la nourriture (depuis la production jusqu’au traitement des déchets) d’un français moyen représente environ 20 % du total de ses émissions quotidiennes de gaz à effet de serre.

Le chiffre du mois
1/4 de la nourriture mondiale est jetée sans être consommée, alors que plus d’1 milliard de personnes souffrent de la faim dans le monde

Quelques astuces contre le gaspillage alimentaire!

• Avant les courses :
  Un petit tour du réfrigérateur et des placards permettra de réaliser une liste de courses pour n’acheter que le nécessaire. Évite d’être trop tenté par les promotions et les achats superflus.
• Au supermarché :
  Commencer les courses par les produits secs (conserves, brioches…) et finir par les produits frais et surgelés (sac isotherme). Le respect de la chaine du froid et des conditions de conservations des aliments permet d’atteindre la date limite de consommation et évite de jeter avant de consommer.
• Au restaurant :
  Demander un « Gourmet bag » une sorte de « doggy bag » à la française, pour repartir avec les restes de repas afin d’éviter le gaspillage.
• A la maison :
  Le saviez-vous ? Les produits alimentaires ont souvent une date de péremption, il en existe :
  • Une Date Limite de Consommation (DLC) : avec la mention «A consommer jusqu’au…» comme pour la viande crue. Après cette date il y a un risque pour la santé du consommateur.
  • Une Date de Durabilité Minimale (DDM) : avec la mention «A consommer de préférence avant le…» par exemple pour des biscuits. Au-delà de cette date les qualités gustatives du produit peuvent être modifiées mais le produit reste consommable. [5]
• A la Cantine: Disposez des pains coupés en tranche à la fin de la chaine. Ne pas prendre plus qu’on ne peut manger
• Conservations: La réfrigération permet de conserver les aliments pendant 3 jours après leur préparation, la congélation pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois. Au lieu de jeter les restes à la poubelle, conservez-les ou recyclez-les : faire du neuf avec du vieux ! Pour cela, testez nos deux petites recettes concoctées pour vous.

Sources :

• 1 – Alim’Agri : Anti gaspi
• 2 – Sénat : Gaspillage alimentaire – 14^e législature
• 3 – Actu-Environnement : Engagement des grands distributeurs
• 4 – Disco Soupe
• 5 – ADEME : Éviter le gaspillage alimentaire

Et maintenant, voici deux idées de recettes simples et rapides pour recycler vos pommes moches et votre pain dur.
A vos fourneaux !

Pour ajouter votre grain de sel : diet-tours@univ-tours.fr

Cette newsletter vous est proposée ce mois-ci par : Carine D, Carine J, Marine R, Julie-Anne, Anne, Anne, Stéphane et Régis 

Source : Ça vaut le Diet’Tours – Newsletter n°15, novembre 2105, Etudiants 2ème année Diététique IUT Tours

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