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C.J. Sansom - Lamentation : 9,5/10

Par Eden2010
C.J. Sansom - Lamentation : 9,5/10

C.J. SANSOM – Lamentation : 9,5/10

(ce roman n’est pas encore disponible en français, son futur titre français peut donc ne pas être le même.Si vous lisez cet article alors que je n’ai p as encore actualisé, je vous remercie de m’adresser en petit mot pour que je puisse actualiser mon article).

Un sixième tome extraordinaire.

Plus sombre encore, plus dur, plus inquiétant.

Un tome réussi dans les moindres détails, l’histoire comme l’Histoire sont soignées, les caractères bien travaillés, la tension ascendante. Mais surtout, l’atmosphère est encore plus lourde que d’habitude. Est-ce parce que c’est le premier volume que je lis en VO ? Je ne pense pas, je pense que c’est effectivement l’auteur qui est parvenu à nous pousser encore plus profondément à cette époque sombre.

Venons-en à l’intrigue :

Dès le premier chapitre, nous replongeons dans cette époque terrifiante sous Henri VIII, nous assistons à l’exécution d’Anne Askew au bûcher. Si vous avez l’habitude de lire des romans historiques de cette époque – et même si vous avez vu la série télévisée des Tudors - vous vous souvenez certainement, même vaguement, de cette femme : une femme qui a été condamnée pour hérésie avant d’être torturée, puis brulée vive assise, puisqu’elle n’était plus en mesure de se tenir debout après le chevalet.

Même à l’époque cela fût un scandale. Qui n’a pas sauvé la pauvre femme.

Mais ce n’est pas l’affaire Anne Askew qui occupera Matthew Shardlake, l’avocat bossu.

La reine le convoque et lui confie une affaire extrêmement dangereuse, puisqu’elle touche à la religion. Et tout ce qui touche, de près ou de loin, à la religion peut finir à la Tour – et même sur le bûcher.

Elle a écrit un livre, « lamentations d’une pécheresse », dans lequel elle livre ses doutes, ses péchés et sa foi. Si ce manuscrit n’est pas hérétique, il n’en est pas loin. Ce qui ne serait pas si dramatique – si ce livre n’avait pas disparu ! Il était pourtant rangé dans un coffre fermé dans ses chambres et la seule clé ouvrant ce coffre est toujours pendu autour du coup de la reine Catherine elle-même. Bien plus encore, personne n’était au courant de l’existence de ce livre !

Alors, qui a pu avoir le dérober ?

La reine Catherine craint fortement que si le Roi apprend qu’elle a écrit ce livre, qu’il a été volé, que cela ne la conduise au bûcher, elle aussi.

Elle vit donc dans la peur constante de voir ce manuscrit réapparaître.

Matthew Shardlake, accompagné de son fidèle assistant Barak et du jeune Nicholas, se lance alors sur la piste de ces écrits et empruntent immédiatement des chemins périlleux, sur lesquels ils croisent des radicaux religieux et pire encore…

La politique à la cour, les intrigues des puissants, les courants religieux, les espions … où qu’ils se tournent, des ennemies les observent et à chaque pas ils risquent leur vie.

Et finalement, ce livre disparu semble, d’une façon ou d’une autre, tout de même connecté à Anne Askew – ce qui rend leurs recherches encore plus risquées.

En suivant les héros dans le labyrinthe sombre des investigations, nous avons comme d’habitude l’occasion de croiser les puissants comme les pauvres de cette époque et de jeter un petit coup d’œil derrière les coulisses de la royauté - mais aussi de la Tour et de la justice opportuniste …

Un roman angoissant et noir

Dans cette série magnifique, nous avons l’habitude de vivre des moments terrifiants.

Mais ce volume va plus loin. Dès les premières pages l’atmosphère est encore plus angoissante et noire. Peut-être parce que le bûcher d’Anne Askew imprime son odeur aux pages ? Je ne le pense pas, mais cela y contribue.

Tout au long des pages, la peur ne nous quitte pas. Nous avons peur pour Matthew Shardlake, pour ses amis, nous craignons pour les personnages secondaires que nous croisons en chemin.

Malheureusement, nos craintes sont souvent justifiées.

Ce roman ne nous épargne rien, des moments terrifiants et des images vivantes qui ne peuvent qu’accélérer notre rythme cardiaque jusqu’à la dernière page.

Je suis véritablement restée bouche bée devant certaines pages. Oui, C’est un roman qui prend aux tripes.

C.J. Sansom au meilleur de sa forme, avec une intrigue extrêmement bien ficelée, qui confond religion, intrigues politiques de la Cour, qui mêle habilement les personnages connus et l’Histoire aux personnages fictifs et l’histoire (avec un « h » minuscule).

J’ai a-do-ré. Le meilleur de la série jusqu’à maintenant.

Même si je vais devoir me remettre de sa lecture, qui m’a laissée avec une certaine lourdeur dans le ventre.

Moi qui avait prévu de lire un thriller – je vais finalement opter, dans l’immédiat, pour une petite histoire d’amour bien légère.

A lire absolument !

Pour simple rappel :

La « série » des romans de C.J. Sansom mettant en scène Matthew Shardlake – que je conseille vivement - comprend désormais les six titres suivants :

Dissolution (Dissolution)

Les larmes du diable (Dark Fire)

Sang royal (Sovereign)

Prophétie (Revelation)

Corruption (Heartstone)

 •Lamentation (titre en VF encore inconnue)

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