Carly Simon s'est fait harceler toute sa vie avec la question "Parles tu bien de Warren Beatty quand tu chantes You're So Vain"? Carly sortait effectivement d'une relation avec l'acteur de Californie quand la chanson a été écrite et est devenu un succès aux États-Unis en novembre 1972.
Elle avait toujours nié. En fait pas complètement. Elle avait donné quelques indices.Elle avait d'asbor dit que pour savoir de qui elle parlait il fallait trouver dans son nom les lettres A et E. Tout le monde a pensé Warren Beatty. Même Beatty a appelé Carly pour lui dire "Thank You for the song" Puis, avec les années, à se faire réptéter les même questions elle a rajouté une troisième lettre: le R. Warren contient toutes ces lettres. Tout le monde s'était convaincu de la chose. Toutefois Simon, insatisfaite des conclusions de tous et chacun a rajouté par la suite qu'il ne s'agissait pas d'un seul homme, mais bien de trois.
On a donc commencé à faire circuler les rumeurs. On a pensé à Mick Jagger qui a non seulement souhaité partager sa peau obsessivement avec elle, mais a aussi fait des voix (sans en être crédité) sur le morceau. Puis on a aussi pensé à son ami David Bowie. David Cassidy et Cat Stevens ont aussi été considérés, ce qui suffit à être assez insultant pour les superficiels concernés. L'ex-époux de Carly Simon, James Taylor a aussi été considéré, mais elle a fermement nié toute sa vie avec beaucoup d'aplomb. Simon a toujours entretenu le mystère sur le sujet et maintenant qu'elle n'est plus la saveur du jour, c'est tout ce qui lui reste.
Elle a fini par avouer que les noms étaient chuchotés en intro de la chanson quand elle murmure "Son of a gun" et quand on la joue à l'envers.
On a alors pu entendre clairement "David, Warren et un troisième nom intintelligible qui serait probablement un surnom amoureux.
David était pour David Geffen le patron de sa compagnie de disque Elektra à cette époque. Simon l'a confessé à quelques personnalités publiques à quelques reprises.
Warren, ben... c'est évident.
et le troisième serait probablement un surnom pour le musicien Daniel Kent Armstrong (dont le nom contient toute les lettres données en indice aussi), qui fût son amoureux brièvement. Dan a inspiré au moins un autre morceau de Simon, ça c'est certain.
Simon a avoué la semaine dernière que seul le second couplet parlait de Beatty. Même si il s'était convaincu que tout le morceau parlait de lui (ça faisait parti de sa vanité naturelle).
Well you had me several years ago
When I was still quite naive
When you said that we made such a pretty pair
And that you would never leave
But you gave away the things you loved
And one of them was me
I had some dreams, they were clouds in my coffee
Clouds in my coffee and you,re so vain
You probably think this song is about you
Voici 10 autres chansons écrites subtilement à propos de personnalités plutôt connues.
Dude (looks like a lady) d'Aerosmith.
(Tyler/Child/Perry)
Steven Tyler, son guitariste Joe Perry et Desmond Child entrent dans un bar...ça commence comme une blague et contrairement aux autres chansons qui suivront, s'en est pratiquement une. Entrant dans le bar à l'éclairage très sombre, il repère une blonde qu'il trouve agréable pour l'oeil. Il se dit qu'il devrait aller tenter de la séduire. Une fois près d'elle, il s'agit plutôt de "lui". Vince Neil. Chanteur de Mötley Crüe. Tyler, Child, Perry et Neil s'en amusent beaucoup et les trois premiers en feront une chanson peu de temps après.
Chelsea Hotel #2 de Leonard Cohen
(Cohen)
Cohen a avoué sur scène en 1994 que la chanson lui a été inspirée par les rencontres qu'il faisait avec Janis Joplin vers 3 heures du matin dans l'ascenseur du Chelsea Hotel de New York. "She was looking for me, I wasn't looking for her". Elle cherchait en fait probablement davantage Kris Kristofferson qui lui avait écrit son premier hit et dont elle était entichée. Cohen en est venu à regretter cette confession et a demandé pardon au fantôme de Janis pour cette indiscrétion.
I'll Stick Around des Foo Fighters
(Grohl)
C'est bien connu, l'arrivée de Courtney Love dans la vie de Kurt Cobain a précipité sa chute mentale. Considérée comme une opportuniste par les proches de Cobain, elle a eu très mauvaise presse pendant des années. On ne saura jamais complètement la vérité sur l'impact de la mère de la fille de Cobain (qui est aussi la sienne) sur le suicidé mais on connait l'impact qu'elle a eu sur l'ex-batteur du groupe Dave Grohl. Dans leur premier album en 1995, il y a cette chanson dont le vidéo devait comporter "un corps tordu rappelant celui de Courtney Love". On a plutôt opté pour une forme "informe" ronde, pointue et menaçante. Mais la révélation de son nom fût le premier indice que la chanson s'adressait à elle. Puis ce fût confirmé en 2009 par Grohl lui-même. Les lignes "I'm the only one who sees your rehearsed insanity" ou "I don't owe you anything" sont particulièrement mordantes et pleine de fiel.
Fix You de Coldplay
(Martin/Buckland/Berryman/Champion)
Tiré de l'album X&Y, la chanson est l'une des plus belles, des plus populaires et des plus touchantes du band australien. Elle démontre un amour inconditionnel et le support d'une personne envers une autre, peu importe les conditions. L'Amour avec un grand A bercée par une splendide musique. Une musique inspirante puisque les Canadiens de Montréal la reprennent pour l'arrivée des joueurs sur la patinoire au Centre Bell. La mère de Gwyneth Paltrow, celle-ci alors épouse du chanteur Chris Martin, venait de perdre son mari, le père de Gwyneth, et a précisé que Martin lui avait écrit cette chanson pour la consoler un brin. Les paroles soutiennent facilement cette interprétation: "and the tears comes streaming down your face, when you've lost something you can't replace, could it be worse?" font directement référence au deuil. Le refrain "I'll try to fix you" comme on parlerait de quelque chose de brisé à réparer, implique aussi un engagement amoureux de la part du chanteur australien envers son épouse qui pleure apparemment à chaque écoute de ce très joli morceau, hommage amoureux à la perte, au deuil et au réconfort.
Don't d'Ed Sheeran
(Sheeran/Levin)
Dans un splendide vidéo où apparaît Sheeran une fraction de seconde regardant une sosie d'Ellie Goudling passer la tondeuse. le rouquin nous raconte comment il s'est senti trahi quand la blonde Ellie l'a trompé avec Niall Horan de One Direction. Entre Irlandais, les trahisons sont toujours blessantes. Des lignes comme "You didn't need to take him to bed that's all" ou "It's not like we were both on tour, we were staying on the same fucking hotel floor" font directement références à cette nuit de trahison avec le beau gosse de One Direction. "You were looking for a lover to burn" pointe aussi en direction de l'un des hits de Goulding. Elle doit être bien gentille la Ellie car elle est loin d'être jolie. Elle a le visage d'une jeune Céline Dion. La colère de Sheeran s'est amenuisée à l'écriture du morceau, exorcisant le mal au point de pardonner aux deux infidèles lads.
Paper Doll de John Mayer
(Mayer)
Quand Taylor Swift se sont quittés il y a longtemps, celle-ci lui a écrit un morceau, ce que Mayer a trouvé plutôt douloureux et mesquin. Ceci ne l'a pas empêché d'à son tour lui écrire Paper Doll en 2012 en réponse à son morceau à elle. La poupée de papier serait bien la jolie Swift car dans sa chanson à elle, Taylor chante You paint me a blue sky and go back and turn it to rain. Mayer lui répond dans la sienne Someone's gonna paint you another sky. La ligne You're like 22 girls in one peut aussi être une référence à la chanson 22 de Taylor dans laquelle elle chante I'm felling 22. L'étrange dame qui meuble le vidéo rappelle aussi les fêlés religieux dont était issue la jeune Taylor. Dans son dernier album 1989, Taylor semble régler beaucoup de comptes avec ses ex, mais semble aussi éviter Mayer.
Killing Me Softly With His Song de Roberta Flack
(Lieberman/Gimbel/Fox)
Lori Lieberman aurait écrite cette chanson en réponse à Empty Chairs que le chanteur Don MacLean avait écrite à son égard. Elle l'aurait ensuite vendue à Norman Gimbel qui l'aurait retravaillée avec Charles Fox pour en faire le super hit de Roberta Flack qu'elle fût quand celle-ci l'a enregistrée en 1972. Les Fugees allaient ressusciter le morceau des années plus tard.
Layla de Derek & The Dominos
(Clapton/Gordon)
Pas mal tout est raconté ici. Une chanson encore saisissante de nos jours dont je ne me lasse jamais de l'intro, de la guitare "chat" de Duane Allman et de la double guitare sur la portion de piano de Jim Gordon. La nuit c'est encore un solide fix.
Hollaback Girl de Gwen Stefani
(Stefani/Williams/Hugo)
Quand Courtney Love (encore elle) en entrevue parle un jour de l'industrie musicale en la qualifiant d'école secondaire et jalouse la chanteuse de No Doubt en la titrant comme la Cheerleader en chef, Gwen Stefani rage. Non seulement n'a-t-elle jamais été cheerleader, mais elle ne comprend pas pourquoi Love choisit de s'en prendre à elle. Elle, pour sa part, a maintenant des raison de lui en vouloir. Elle compose alors un morceau complètement dans l'esprit du cheerleading.
American Pie de Don McLean
(McLean)
En février 1959, Don McLean a 13 ans. Il livre les journaux à New York. Le 10, il est frappé par la manchette qui titre The Day the Music Died et qui rapporte la triste nouvelle que Buddy Holly, Ritchie Valens et J.P. "the big bopper" Richardson Jr étaient tous décédés dans un grave accident d'avion. La chanson mythique de McLean traite en partie de ce moment. Mais il parle aussi de 1969, avec les mots "No angel born in hell" et "as the flames climbed high into the night"qui font référence à la triste issue du concert d'Altamont des Rolling Stones. "Helter Skelter is a summer swelter"est aussi un clin d'oeil morbide aux incidents de la famille Manson sur la côte californienne pendant l'été 1968. "I met a girl who sang the blues, and asked for some happy news"est une référence claire à Janis Joplin tout juste décédée en 1971 quand la chanson fait rage. Toute les références à The Jester parlent de Bob Dylan. Pas étonnant avec tous ses clins d'oeil que la chanson de McLean ait eu tant d'échos partout en Amérique.