Il s’agit bien là d’un effet d’inversion de l’atrophie cérébrale soit de la diminution de poids et de volume de tissus composant le cerveau constatée chez des patients âgées atteints de déficience cognitive légère. L’atrophie de la couche corticale du cerveau est un marqueur reconnu de la progression de la maladie d’Alzheimer et est corrélé au développement des troubles cognitifs.
L’étude menée auprès de 14 patients et 16 témoins en bonne santé montre qu’un programme d’exercice d’intensité modérée a permis d’augmenté l’épaisseur de leur cortex, une zone qui s’atrophie avec la maladie d’Alzheimer. Ces effets sont constatés chez les 2 participants les plus âgés et ceux diagnostiqués avec un trouble cognitif léger (MCI).
Ici, les participants préalablement physiquement inactifs et âgés de 61 à 88 ans ont été invités à marcher sur un tapis roulant à vitesse modérée, 4 fois par semaine durant 12 semaines. A l’issue de ce programme,
· leur capacité cardiorespiratoire s’était améliorée d’environ 8%,
· les chercheurs constatent de fortes associations entre cette meilleure condition physique et l’augmentation de l’épaisseur corticale,
· en particulier chez les participants atteints de troubles cognitifs légers qui montrent une plus grande amélioration par rapport aux contrôles en bonne santé, en particulier dans 2 zones du cerveau : l’insula gauche et le gyrus temporal supérieur, 2 zones dans lesquelles la neuro-dégénérescence est accélérée dans la maladie d’Alzheimer.
· Enfin, le rappel de mémoire est également amélioré chez ces participants.
L’exercice physique peut donc contribuer à inverser la neurodégénérescence et cette tendance au » rétrécissement du cerveau » chez les patients âgés. Une donnée qui vient contredire l’idée généralement reçue qu’il est trop tard pour intervenir, par la pratique de l’exercice, une fois les symptômes de perte de mémoire apparents. Ainsi, l’activité physique d’intensité modérée, comme la marche pendant 30 minutes 3-4 jours par semaine, permet de protéger la santé du cerveau en évitant le » retrait » cérébral chez les personnes âgées.
De futures études, avec un plus grand nombre de participants et une intervention à long terme, sont d’ores et déjà prévues pour évaluer ces effets et leur persistance dans le temps. La question clé est de savoir si l’activité physique d’intensité modérée mais régulière pourrait finalement permettre de maintenir l’autonomie du patient âgé.
Source: Journal of the International Neuropsychological Society Nov, 2015 DOI: 10.1017/S135561771500079X Improved Cardiorespiratory Fitness Is Associated with Increased Cortical Thickness in Mild Cognitive Impairment
CORTEX: Son secret de jeunesse est dans l’exercice physique –