Nous envahir le coeur,
Nous sceller les paupières,
Il faudra bien l’exorciser d’un mot
Si nul silence n’y parvient,
Nous l’extirper de la chair et des os
Avant que son venin
N’ait mordu jusqu’à l’âme
Et glacé sur nos lèvres
Un semblant de réponse.
***
Pierre Gabriel (Bordeaux 1926-Toulouse 1994) – La nuit venue (1992)