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A grand pere

Publié le 20 novembre 2015 par Fabianus
A GRAND PERE
Depuis quelques jours, Molenbeek  fait l’objet d’une attention médiatique. Cette commune bruxelloise serait un repère de terroristes en puissance. La ville est considérée comme une pépinière de djihadistes, une base arrière de Daech, proche de la France, prête à envoyer sur l’hexagone une horde de tueurs ! Hélas, cette réputation ne peut s’améliorer à l’épreuve des faits, qui la confortent. Dans le commando qui opéra à Paris ce vendredi 13 novembre 2015 sont apparus deux frères, Salah et Ibrahim Abdelsam. Ils étaient nés en Belgique et tous deux ont vécu dans le quartier de Molenbeek jusqu'aux attentats ! La famille y vit encore. Par ailleurs, le cerveau présumé des attentats, Abdelhamid Abaaoud, dont la mort vient d'être confirmée à la suite des événements de St Denis, était aussi originaire de Molenbeek. Pourtant, si hâtivement présentée comme un ghetto islamiste, la municipalité est, en réalité, très contrastée.  Il y a, en réalité, trois Molenbeek : celui de longues avenues, où des barres d’immeubles cossus abritent une bourgeoisie moyenne, celui de maisons individuelles et celui du « quartier arabe », autour de la chaussée de Gand. Mais à l’époque, en 1877, cette ville jumelée depuis 1981 avec celle de Balkany, ignorait la menace islamiste. Avec ses quelque 50.000 habitants,  elle était un parc industriel qu’alimentait un canal reliant l’Escaut. Mon grand-père paternel y naquit en 1877. Il était charretier et je ne sais rien de lui si ce n’est qu’il était titulaire d’une carte d’identité dont j’ai hérité, au gré de circonstances familiales.
Un petit document émanant de la ville de Lille (il avait demandé la nationalisation française)  et que j’ai retrouvée, un jour, dans un dossier, avec une émotion non feinte.
Grand-père je ne t’ai pas connu Mais je t’imagine aiguiller Deux percherons de blanc velus Le long des berges apaisées
Le long canal offre aux chevaux La ligne droite vers le cœur De la cité dont les fourneaux Crache le fracas des fondeurs.
Sabots claquant sur les pavés Au vent les crinières agitées Douce euphorie, primesautière
Ta cogitation vagabonde Sous le vol secret des arondes Dans l’éclat bleuté des linières. A GRAND PERE

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