Noiserv

Publié le 20 novembre 2015 par Lordsofrock @LORDS_OF_ROCK

Réveillée à l’aube, en vacances à Malte, je débute la rédaction de cette chronique. L’ambiance s’y prête tout à fait. Il a plu, l’air est frais et débarassé de la poussière et de la lourdeur de la journée précédente. L’aurore donne des odeurs et des couleurs de paisibilité et de mélancolie. L’être aimé me manque,  A.V.O est l’album parfait pour se délecter de ces émotions douces amères.

David Santos, aka Noiserv, est un jeune portuguais de Lisbonne. A.V.O est son deuxième album et pourtant déjà bien écrit et très professionnel. Ayant également composé pour le cinéma, il crée depuis 2008. Son dernier album sort à l’international pour notre plus grand plaisir.

Noiserv révèle dans son instrumentation et dans ses textes son esprit torturé et perfectionniste. Dans l’esprit des compositions de Yann Tiersen, cette musique cérébrale est bien construite et enveloppe l’auditeur dans une atmosphère féerique et méditative. Chaque piste augmente en intensité au fil de l’introduction de nouveaux sons qui tournent en boucle et nous hypnotisent. En effet, David Santos, seul interprète de sa musique, enregistre des pistes rythmiques, instrumentales ou vocales qu’il fait ensuite virevolter, retire ou réintroduit, tel un chef d’orchestre.

En artiste accompli, il manie synthétiseurs, boîtes à rythmes, percussions, guitare, etc. En tant qu’homme orchestre et par ses paroles mélancoliques, l’artiste nous semble bien seul.  On aurait envie de lui réchauffer le cœur à ce beau et ténébreux lisboète. 😉

Comme le titre mystérieux de l’album : Orchestre presque visible (A.V.O. : Almost Visible Orchestra), le thème des textes de ces chansons sont presque perceptibles. On devine le chagrin, la nostalgie, mais aussi l’espoir : des émotions profondes et contrastées. Ses chansons semblent être l’expression des contradictions, de la différence, des adieux, des événements qui se répètent,  de la persévérence. Bref l’expression de la vie, notre vie !

C’est la poésie et la raisonnance des mots qui ont toute leur importance dans ces morceaux. Ils sont un élément supplémentaire aux sons musicaux, ni plus ni moins importants que l’aspect instrumental. La voix grave et chaude de l’artiste, qu’on pourrait comparer à Eddie Vedder, font raisonner et sonner les mots en harmonie avec les rythmes et les sons.

Les airs sont calmes mais pas moroses et contrairement à beaucoup de ces albums de jeunes artistes, chaque morceau se distingue et montre un intérêt particulier, tout en respectant l’idée générale de l’album. David Santos sait où il va et nous emporte avec lui. J’adore ses titres à rallonge, un peu absurdes, surtout ironiques mais avec un fond de vérité philosophique absolue, comme « Life is like a fried egg, once perfect everyone wants to destroy it », ou encore « Today is the same as yesterday, but yesterday is not today ». Plutôt que de transmettre un message, cet album raconte le quotidien, le ressenti de l’artiste avec ses déceptions, ses questionnements existentiels et ses espoirs. Mais chacun s’y retrouve dans cette vérité absoule.

J’ai particulièrement apprécié « 47 seconds are enough if you have only one thing to do », mais elle ne dure malheureusement que… 47 secondes. Mais j’ai aussi une préférence pour "Mr. Caroussel", chanson bonus car composée pour son premirer album, mais titre qui lui a valu une petite renommée internationale. Merci de l’avoir ajouté à cet album ! Ce qui me plaît c’est l’aspect très rythmique et lanscinant. Elle tourne, tourne dans notre tête comme un carousel mais sans nous agacer. Une sonorité d’automates mais avec une chaleur enveloppante. Le titre suivant « The sad story of a little town » a également ses sonorités qui me touchent peut-être pour cette imprégniation plus « folk » et qui sont également plus légères et joyeuses.

Bref, je vous conseille vivement cet album. Bonne écoute !