Absence de risque de troubles du comportement, d’obésité ou d’effet sur le Q.I. de l’enfant, avec une consommation modérée de caféine pendant la grossesse, conclut cette étude du Nationwide Children’s Hospital. Les conclusions, présentées dans l’American Journal of Epidemiology, peuvent rassurer les femmes enceintes qui consomment l’équivalent d’1 à 2 tasses de café par jour.
Consommer du café durant la grossesse a déjà été associé à un risque de faible poids de naissance de l’Enfant et à une augmentation de la durée de la grossesse, par une étude de l’Institut norvégien de santé publique. La caféine risque d’affecter aussi le développement cérébral du fœtus, a suggéré une autre étude de l’Inserm et de l’Université Aix Marseille. Non seulement la caféine traverse la barrière placentaire, mais l’embryon n’exprime pas les enzymes nécessaires pour l’inactiver. Ainsi, l’OMS suggère une limite de 300 mg par jour pendant la grossesse et certains pays recommandent une limite maximum de 200 mg, ce qui peut représenter moins d’une seule tasse de café. Enfin, les fœtus et les bébés ne sont pas capables de bien métaboliser la caféine et même durant l’allaitement, la consommation de la mère peut conduire à une accumulation de caféine chez l’enfant qui pourrait entraîner des troubles de l’humeur. Cette étude ne contredit pas ces précédents résultats mais suggère une limite, soit 1 à 2 tasses par jour, en deçà de laquelle, la consommation de café durant la grossesse reste sans danger pour le bébé.
L’auteur principal, le Dr Keim, professeur à l’Ohio State University College of Medicine souhaite rassurer les femmes enceintes sur l’absence d’effet d’une exposition in utero à la caféine sur l’intelligence (Q.I.) du bébé à naître et sur son comportement plus tard dans l’enfance. Son équipe a analysé un marqueur de la caféine dans le sang de 2.197 femmes enceintes participant à l’étude américaine Collaborative Perinatal Project menée de 1959 à 1974. A l’époque, expliquent les auteurs, la consommation de café pendant la grossesse était plus répandue qu’aujourd’hui. Les chercheurs ont examiné l’association entre le composé chimique paraxanthine, un des principaux métabolites de la caféine, à 2 points dans la grossesse, puis ont rapproché ces données des niveaux de QI et du comportement de l’enfant aux âges de 4 et 7 ans.
ØL’équipe ne constate aucun modèle d’association, notamment négative, entre la consommation maternelle de caféine et ces résultats chez l’enfant.
ØSi 11% des enfants participant à l’étude étaient obèses à 4 ans et 7% à 7 ans, aucune association n’est constatée entre la consommation maternelle de caféine et l’incidence de l’obésité.
Des résultats donc rassurants pour les femmes enceintes qui consomment des quantités modérées de caféine soit l’équivalent de 1 ou 2 tasses de café par jour.
Source: American Journal of Epidemiology November 18, 2015 doi: 10.1093/aje/kwv136 Maternal Caffeine Intake During Pregnancy and Child Cognition and Behavior at 4 and 7 Years of Age
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