34 ème album des aventures d’Alix, d’après les personnages créés par le regretté Jacques Martin.
Cette fois, Mathieu Bréda en a conçu le scénario, Marc Jailloux le dessin, la couleur est due à Robin Le Gall. L’ouvrage me laisse une impression mitigée : si les décors et les couleurs sont réussis, je trouve la trame dramatique bien compliquée …
Il faut se replonger dans les détails d’une histoire romaine depuis longtemps oubliée pour se souvenir de la terrible guerre civile qui opposa les partisans de César à ceux de Pompée. Le repère historique est ici le suicide de Caton, nous sommes donc en 46 avant Jésus-Christ, à la veille de la bataille de Thapsus qui se trouve au sud de la Tunisie d’aujourd’hui. Donc 8 ans après le dernier épisode relaté par la même équipe rédactionnelle dans "Britannia" ... Mais Alix n'a pas pris une ride !!!
Le personnage central est le jeune orphelin Héraklion dont Alix est le tuteur. Un enfant difficile, en profond désarroi, suicidaire. Ses parents – Adréa, la dernière reine de Sparte, et son père Héraklios, défaits par les armées romaines – lui manquent terriblement. Seul lien conservé avec leur mémoire, le général Astyanax, qui a loué ses services au roi numide Juba 1er, allié aux pompéïens. Alix décide d’aider Heraklion à retrouver Astyanax et l’emmène en Utique alors que les troupes fidèles à César sont en pleine préparation du siège de leurs ennemis. Car l’ancien compagnon d’armes de son père garde un secret, confié à une cassette conservée dans un temple et qu’il souhaite remettre à Héraklion pour l’éclairer sur les dernières motivations de son père … Hélas, sa vie est menacée.
C’est égal : j’aurais apprécié une note d’information sur le contexte historique car j’ai eu bien du mal à me retrouver dans l’intrigue. Je gage que les jeunes lecteurs n’y comprendront rien et n’auront sans doute pas idée d’aller consulter les bonnes feuilles de l’épopée césarienne. Reste le traitement intéressant d’une détresse individuelle que le jeune Alix comprend très bien : lui aussi a été confronté à l’obligation de s’adapter à une culture et une civilisation qui a causé la perte de ses parents et de ses racines gauloises … Et puis, réellement, la couverture est super-moche ...
Par-delà le Styx, BD de M. Jailloux et M. Bréda d’après Jacques Martin, chez Casterman, 48 p. 11,50€