Gault et mayo

Publié le 10 novembre 2010 par Xlr2603

« ….c’est donc avec un plaisir immense que nous vous annonçons que le Chef de l’année est Christophe Hardiquest du restaurant Bon-Bon »
Clapclapclap, bravo, rien à redire, il faut avouer que ce Monsieur sait faire à manger et bien…
Et c’est donc en ce jour d’élection culinaire que je me retrouve à table avec une petite camarade dans un chouette endroit qu’on aime bien et qui est tenu par un ami.
Et qu’il faut donc que je me rappelle qu’il n’y a pas que le contenu de l’assiette qui fait la qualité d’un repas, mais aussi les convives (dans ce cas présent plutôt vive les cons) qui vous entourent…
Voilà:

acte 1: dans un resto plein à 3/10 vient se coller à notre table Hathi, pas tant parce qu’il est colonel que par sa masse proche du pachyderme.
C’est toujours un plaisir d’en avoir un comme ça à côté de soi, soit au resto, soit dans un avion, qui pourrait s’asseoir n’importe où mais préfère venir te faire renifler son absence de déo.
Tout le monde sait qu’un éléphant, ça a fort soif, et glouglouglou ses deux fesses n’ont pas fini de trembler sur la pauvre chaise que le Ricard est descendu. Et le deuxième.
Hathi a une table de 4, juste parce qu’il est prévoyant…?
Que nenni…

acte 2: Face à Hathi, arrive Woody.
Pas le cowboy de Toy Story, mais plutôt un sexagénaire au pif et joues couleur bordeaux le tout sur une très vilaine peau squameuse.
Je sais, ça met en appétit hein…
Woody est un gentil binoclard (bien entendu, les lunettes sont mal réglées et il doit les ré-ajuster toutes les 30 secondes) technofreak qui tient à ce que tout le monde le sache, et quand son téléphone posé à côté de son assiette sonne hurle (non, chez ces gens là, on ne coupe pas son G au resto, non), il farfouille 20 secondes dans ses poches en regardant son G qui clignote comme un arbre de Noël au son d’une lambada à 3 notes électroniques de merde, pour finalement en sortir…..l’oreillette bluetooth qu’il colle dans son oreille (il a l’air encore plus con) pour pondre un « Allô » sonore…et nous raconter sa vie.
C’est pas fini.

acte 3: entrée en scène de Pierre Richard, François Pignon en live.
Le rigolo de service, beaucoup de bruit, de grands gestes et sa fourchette 3 fois par terre pendant le repas, son couteau une fois.
Son G sonne aussi toutes les 15 minutes, et il annonce chaque fois qu’il rappelera parce qu’il est occupé.
Ce que sa messagerie pouvait donc faire, en mode silencieux.
Sauf pour un coup de fil où mes trois convives (souvenez-vous) dictent laborieusement (et bruyamment bien entendu, même les tables à 20m pouvaient prendre note) un itinéraire jusqu’au dit restaurant.

acte 4: tintintintiiiiiiiiiiiiiiiiiiin (musique de suspens)
Entre alors….euh…comment dire….?
Une barbie cinquantenaire peroxydée et supportrice d’Anderlecht: pull mauve (dégagé aux épaules et au décolleté, évidam), jupette mauve, bas mauve, botilions à la cloclo mauves, bague mauve, montre mauve, peinturlurage des zoeils: mauve.
Sourire mauve. Niais.

Hathi s’est engouffré deux apéros, une entrée genre bombe calorique à base de camembert fondu et de sirop de liège dégoulinant, tomates crevettes mayo et frites, que leurs grosses mains invitent à revenir en plus comme disait Jacques, finissant par une espèce de crème dessert qu’il a fait semblant de se passer sous le bras (à mon avis, il en a ptête bien mis un peu par accident), faisant hurler de rire les 3 autres classieux…
A peu près la même chose pour les autres, le tout entre les roucouleries décolletées et tortillage de jupette de purple Barbie, la lambada blutoothée du geek à la peau de serpent bordeaux qui ré-ajuste ses lunettes, les jets de couverts de Pignon répondant « je suis occupé là »…

Un plaisir.

Dis Christophe, si un de ces 4 là fait mine d’entrer chez toi…Casse-toi une jambe.

Xavier, gastronome en culottes longues.