C’est l’printemps

Oh regardez, la mare, ça bouge!

Princesse V se précipite au dehors, et on constate que les crapauds ont envahi notre petite mare.
Les poissons et autres habitants ont intérêt à ne pas être sensibles et vite choqués, parce que les boîtes échangistes et Rocco, c’est de la bibine à côté de ce qui se passe ici…
Une trentaine de coasseurs s’agitent, et ça gicle.
« Oh regarde papa, la petite est sur la grosse »
« Euh oui ma chérie »
Ca, faut reconnaître que madame a un certain embonpoint par rapport au rikiki qui la grimpe, et que la crapette (pas le jeu de cartes, la levrette chez les amphibiens), c’est un vrai challenge donc… Toutes proportions gardées, c’est comme si Passe-Partout voulait se faire Marianne James dans une piscine.
« Qu’est ce qu’ils font? ils font l’amour? »
Arrrgh, on y arrive, 8 ans et demi, c’est pour ma pomme, merde, et moi qui pensais que sa mère lui expliquerait les papillons les fleurs les abeilles tout ça….
Bingo, c’est bibi et c’est les crapauds.
Ca casse le mythe hein.
« Ah, en tous cas ils sont là pour ça, ma chérie, alors oui, je crois » (après tout, rien ne peut faire imaginer à Princesse V que je sois une espèce d’expert du jardin extraordinaire spécialisé en coïtus aquaticus, donc je joue le grand supposeur)
« Oh regarde, ils sont à trois là, pourquoi? »
« Euhh c’est un peu comme toi, Kylian et Martin, tu vois, y a deux garçons et une seule fille et ils se disputent ».
(rires gênés de la blondinette) « Dis, moi je fais pas l’amour avec eux hein, enfin je veux dire, je les embrasse pas »
Aaaaaaaaaaaaah, voilà ton père tout rassuré…
« Et là, ils sont quatre, regarde, on dirait une grosse boule! »
Ah tiens, oui.
Quelle santé la crapaude dites-moi, mesdemoiselles je constate que la batracienne a l’air bien moins timorée que vous ou qu’elle passe son temps sur internet à visionner des sites XXX…
« Mais à quatre, on sait pas faire l’amour hein papa? »
Deuxième arrrrgh de la matinée (il est 7:15, ça démarre fort et chaud les crapauds, taïaut taïaut ça doit être la petite trique du matin je suppose)…
« Ah non, t’as raison Princesse, à 3 ou 4 c’est im-pos-sible » (Voilà, j’élude le bazar, restons dans la poésie de base).
« Et ben, ils ont l’air de bien s’amuser, pourtant l’eau est glacée! »
Allez non, mets pas tes doigts dans le … dans les…dans ce… du crapaud quoiiiiiii…
Trop tard.

« Bon, et si t’en prenais un et que tu l’embrassais? Il deviendrait peut être un prince? »
Là, je peux pas te décrire la grimace qui a accompagné le « bwaeeerk », mais je peux te dire qu’elle est plus prête à croire aux contes.

Allez, on va à l’école.

Xavier, pour la réincarnation, crapaude, faut y penser…