Kepler-438b, une planète rocheuse qui ressemble beaucoup à la Terre, est une des meilleures candidates à l’habitabilité parmi les 2 000 exoplanètes connues. Le problème c’est qu’elle tourne autour d’une naine rouge (très nombreuses dans la galaxie) qui n’a de cesse de la tourmenter de ses tempêtes beaucoup plus violentes que celles de notre Soleil.
Comme nous l’avons appris récemment à travers les observations de MAVEN (Mars Atmosphere and Volatile Evolution), l’atmosphère de Mars a été lentement mais sûrement réduite à une portion congrue par le vent solaire qui la ronge depuis plusieurs milliards d’années. Cette érosion s’accélère d’autant plus, à des rythmes 10 fois plus élevés, lorsque surviennent de violentes tempêtes et des épisodes d’intenses éjections de masse coronale. Face à cette agression, la Planète rouge demeure sans défense depuis que son champ magnétique s’est tu. Est-ce que le même sort attend la Terre, située plus près encore du Soleil ? La réponse est non, du moins pas tout de suite. Cela durera tant que le noyau sera chaud et actif.
Par ailleurs, au regard de ce qui passe pour Kepler-438b, une « jumelle de la Terre » située à quelque 470 années-lumière de notre Système solaire, nous avons de la chance aussi d’être en orbite autour d’une étoile relativement calme comme le Soleil, une naine jaune. Même s’il était beaucoup plus colérique et instable dans sa jeunesse, son évolution a permis en effet qu’une petite planète rocheuse possédant une atmosphère comme la Terre puisse accueillir et développer une vie complexe sans la menacer continuellement. On ne peut pas en dire autant de cette cousine qui gravite autour d’une étoile plus tumultueuse, comme le montre une étude dirigée par David Armstrong (université de Warwick) et publiée dans Monthly Notices of the Royal Astronomical Society.
De par ses caractéristiques physiques, Kepler-438b était jusqu’à présent, de toutes les exoplanètes connues, celle qui présentait l’indice de similarité avec la Terre, IST (ESI en anglais pour Earth Similarity Index), le plus élevé. 12 % plus grande que notre Planète, il y a de grandes chances qu’elle soit rocheuse (estimée à 70 %) selon ses découvreurs qui y voyaient une « candidate très prometteuse » lors de sa présentation en janvier 2015. D’autant plus que sa position relative à son étoile, Kepler-438, suggère que le rayonnement qu’elle reçoit en fait un monde potentiellement habitable avec des températures comparables à celles que nous connaissons. A condition bien sûr, qu’elle possède aussi une atmosphère.
Mais cet optimisme est douché par le profil type de son étoile-hôte : une naine rouge. Effectivement, bien que plus petite, beaucoup moins chaude et massive que notre Soleil, les étoiles comme Kepler-438 peuvent être redoutables de par leurs sautes d’humeur régulières. Leurs violences anéantissent tout espoir que la vie puisse y éclore. Située à seulement 25 millions de km de son étoile (sa période orbitale est de 35 jours), l’exoplanète découverte par transit essuie, selon ces recherches, des tempêtes à un rythme moyen de quelques centaines de jours. Mais pas les mêmes que celles de notre Soleil : elles sont environ 10 fois plus puissantes que les plus puissantes jamais enregistrées à la surface de notre étoile (équivalente à 100 milliards de mégatonnes de TNT !). Il faut ajouter à ces phénomènes, les éjections de masse coronale qui les accompagnent, ces grosses bouffées de plasma qui, dans ce cas, lancées à l’assaut de la magnétosphère de la planète (si elle en est pourvue) sont en mesure de dévaster inexorablement son atmosphère.